Les protestations s’opposant aux mauvaises conditions de travail chez Amazon se multiplient. C’est dans ce contexte de tensions que le vice-président d'Amazon Web Services, Tim Bray, a décidé de donner sa démission. Il n'accepte pas que les employés, en particulier ceux des entrepôts, ne soient pas suffisamment protégés durant cette crise.

Chez Amazon, tout ne se passe visiblement pas pour le mieux. De plus en plus de salariés commencent à protester contre leurs mauvaises conditions de travail. C’est dans ce contexte particulièrement tendu que Tim Bray, vice-président d'Amazon Web Services, annonce dans un article qu'il quitte l'entreprise après plus de 5 ans de collaboration. Il dénonce le fait que le géant du e-commerce ne prend pas de mesures suffisantes pour protéger ses employés, notamment ceux qui travaillent au sein des entrepôts, et qu’il licencie les travailleurs qui critiquent l'entreprise.

Ces dernières semaines, plusieurs employés travaillant au sein des entrepôts ont été licenciés pour avoir ouvertement dénoncé les mauvaises conditions de travail en ces temps de crise sanitaire. Il en va de même pour les employés de bureau ayant montré un quelconque soutien. Les travailleurs s’opposent, entre autres, au fait que les règles de distanciation sociale ne sont pas respectées, qu'il y a trop peu de masques de protection, que les poignées de main sont toujours autorisées et que les personnes qui souhaitent rester chez elles pour des raisons de santé ne sont pas assez soutenues.

Amazon a toujours déclaré que les licenciements n'avaient rien à voir avec la violation des règles internes, et donc rien à voir avec les protestations. La société a même souligné qu'elle faisait son maximum pour protéger au mieux ses employés contre le coronavirus.

Du côté du personnel, c’est l’incompréhension qui règne. Et c’est d’ailleurs dans ce contexte que le vice-président d'Amazon Web Services, Tim Bray, a décidé de donner sa démission. « Le licenciement des travailleurs s’étant plaints n'est pas seulement un effet secondaire des forces macro-économiques, ni inhérent à la fonction des marchés libres. C'est la preuve qu'une veine toxique traverse la culture d'entreprise. Je choisis de ne pas participer à ça », explique-t-il dans l’une des publications de son blog.

Tim Bray souligne tout de même que la situation chez Amazon Web Services est complètement différente. « Ils traitent leurs employés avec humanité, s'efforcent de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, luttent contre la diversité (et échouent souvent, mais tout le monde échoue) et ont généralement une organisation éthique. J'admire sincèrement leur leadership. »

Protestations précédentes

Ce n'est toutefois pas la première fois que les employés protestent contre la politique d'Amazon. Au début de cette année déjà, des centaines d'employés avaient ouvertement critiqué l'entreprise pour son manque de responsabilité morale concernant la crise climatique. Le personnel a estimé que le géant du commerce électronique ne mettait pas assez d’initiatives en place concernant la problématique. Cette critique a été mal perçue par Amazon, qui a menacé plusieurs employés de licenciement. La politique de l’entreprise stipule d’ailleurs explicitement que les employés ne sont pas autorisés à faire de déclarations publiques sur la société sans l'autorisation de la direction.

Les centres de distribution français fermés jusqu'au 8 mai

En plus de la récente démission de Tim Bray, le géant du e-commerce annonce de son côté une prolongation de la fermeture de ses centres de distribution français jusqu'au 8 mai. Une fermeture effective depuis le 16 avril, suite à la décision du tribunal de Nanterre de restreindre l’activité d’Amazon afin de garantir le respect des mesures liées au coronavirus. Une décision soutenue par la Cour d’appel de Versailles. Pour rappel, suite à cette décision de justice, la multinationale avait décidé de fermer ses centres de distribution en France, déclarant qu’il lui était impossible de faire la différence entre les produits essentiels et ceux qui ne le sont pas.