Au terme des débats de ce vendredi, l'offre du grossiste néerlandais Sligro pour la reprise des magasins Metro semble plus que jamais en pole position pour être plébiscitée par le tribunal de l’Entreprise d’Anvers. Une décision finale est attendue dans le courant de la semaine prochaine.

Ce vendredi se tenaient devant le tribunal de l’Entreprise d’Anvers les débats contradictoires dans le cadre du processus d’offres pour le rachat de Makro Cash & Carry Belgium, la maison-mère des enseignes Makro et Metro en Belgique. Si la première n’a finalement fait l’objet d’aucune offre, la seconde attirait davantage la convoitise. Devant la cour, les mandataires de justice ont présenté les offres reçues, en insistant sur celles qu'ils estimaient les plus stables. Elles sont au nombre de deux. La première est celle de Sligro, combinée à celle du groupe limbourgeois Van Zon. Selon les termes de cette offre, Sligro mettrait 60 millions d’euros sur la table pour reprendre 9 (ou 10) magasins Metro, tandis que Van Zon pourrait reprendre le point de vente d’Evergem en échange de 400.000 euros. « Seul le magasin d'Anvers Nord ne serait pas repris, mais son personnel serait réembauché par Sligro », précise Elisabeth Lovecchio, permanente CNE pour le commerce.

La seconde offre est celle déposée par Vincent Nolf, actuel CEO de Makro Cash & Carry Belgium, et qui se monte à 110.000 euros. « Cette offre-là est financièrement très, très basse. Elle est même inférieure à la valeur d'une liquidation de l'entreprise », pointe la représentante syndicale. « Or pour être considérée comme fondée et examinée par le tribunal, il faut qu'une offre soit au moins équivalente à la valeur de liquidation forcée. » Pour pallier cela, le dirigeant d’entreprise avait assorti son offre d’une garantie d’emploi qu’il valorise à hauteur de 20 à 50 millions d'euros. « Vincent Nolf a essayé de faire valoir cet argument devant le tribunal, mais ce dernier a demandé s'il y avait une jurisprudence en la matière ou si cela s'était déjà vu. Et il n'y en avait pas », ajoute Elisabeth Lovecchio. Contacté par nos soins, Vincent Nolf nous a déclaré pour sa part qu'une jurisprudence avait bel et bien été citée devant le tribunal. Il a également tenu à souligner le fait que jusqu'au bout il avait tenté de relever le montant de son offre, par le biais d'investisseurs supplémentaires, mais finalement sans succès.

Le dénouement est proche pour Metro, l’attente se prolonge pour Makro

Au cours des débats, les syndicats ne se sont pas prononcés explicitement en faveur de l'une ou l'autre offre. « Néanmoins, notre demande a été très claire », poursuit Elisabeth Lovecchio. « D’une part, nous souhaitons qu’un maximum de travailleurs soient repris aujourd'hui et à long terme. Et d’autre part, nous désirons que la somme relative au rachat soit suffisante pour financer les indemnités de départ des quelque 1.400 travailleurs de Makro qui, eux, ne seront pas repris. La valeur financière avancée par le repreneur est donc aussi importe en cela. Et pour être tout à fait objectif, par rapport à ce qui est mis aujourd'hui sur la table, l'offre de Sligro, cumulée à celle de Van Zon, remplirait cet objectif-là. »

La décision finale du tribunal est attendue pour le mercredi 7 décembre au plus tard. Le dénouement est donc tout proche pour Metro. « Mais Makro est toujours dans l’attente », souligne Elisabeth Lovecchio. « Il faut maintenant que les choses aillent vite au niveau de la faillite de l’entreprise et que d’éventuels repreneurs se manifestent. En coulisses, il se murmure qu'il y aurait plusieurs entreprises intéressées par certains magasins Makro, mais ce ne sont pour l’instant que de simples rumeurs. »