Désormais, Meta ne pourra plus envoyer des publicités ciblées à ses utilisateurs européens sans leur accord explicite, déclare le Comité européen de la protection des données (EDPB).

Jusque-là, Meta prenait la signature des internautes de ses conditions générales d’utilisation pour argent comptant. Mais l’EDPB en a jugé autrement. Pour le comité européen, cette supposition est contraire au Règlement général sur la protection des données. L’EDPB a donc urgé l’autorité de contrôle principale, la DPA irlandaise (IE) à prendre toutes les mesures nécessaires et définitives concernant Meta Ireland Limited (Meta IE), dans un délai de deux semaines, et d'imposer une interdiction du traitement des données à caractère personnel à des fins de publicité comportementale sur les bases juridiques du contrat et de l'intérêt légitime dans l'ensemble de l'Espace économique européen (EEE). Anu Talus, présidente de l'EDPB, a déclaré : “Il est grand temps pour Meta de mettre en conformité son traitement et de cesser tout traitement illégal”. La décision de l’EDPB survient suite à une interdiction temporaire des activités de Meta en matière de publicité émise par la Norvège au début de cette année. L'EDPB a également déclaré que l'autorité norvégienne de protection des données avait demandé une mesure finale sur la question de la publicité de Meta. 

De son côté, la société mère de Facebook et d’Instagram a rapidement anticipé cette décision et a déjà annoncé la mise en place d’abonnements pour ses utilisateurs européens qui ne souhaitent pas voir apparaître des publicités ciblées sur leurs réseaux sociaux. Une alternative qui pourrait permettre à Meta de garder ses profits puisqu’elle tire la majorité de ses revenus grâce à son activité publicitaire. Sur ses plus de 116 milliards de dollars de revenus engrangés en 2022, 26,7 milliards étaient issus de son activité en Europe.