Ce n’est pas un secret : le secteur de la grande distribution est actuellement sous pression. Cette pression vient surtout des volumes, qui ont encore connu une baisse en 2019.

Comprenez par-là : les ménages belges achètent moins de quantités de produits dans le secteur de la grande distribution (toutes enseignes confondues : Carrefour, Colruyt, Delhaize, Albert Heijn, etc.). Par contre, en 2019, le prix des produits vendus en grande distribution a connu une augmentation générale de 0,8% en Belgique. Comprenez par-là que les produits (pâtes, légumes, yaourts, soft drinks, etc.) étaient donc globalement plus chers en 2019 en comparaison à 2018. Cela peut s’expliquer par l’augmentation des taxes ou des accises sur certains produits, de l’arrivée d’innovations dans certaines catégories ou même de nouvelles marques premium. Johan Vrancken, managing director Belgium and Netherlands pour Nielsen, a dévoilé cette évolution des prix (graphique ci-dessous), ainsi que d’autres statistiques, lors de l’événement Gondola Economic Expectations, qui avait lieu le 13 février dernier au château Terblock (Overijse).

Première observation : c’est en Wallonie que le prix des produits dans le secteur FMCG a le plus augmenté. Le prix a connu une hausse de 1,4%, contre 0,4% au nord du pays et contre 1,1% à Bruxelles. « La différence de prix entre le nord et le sud du pays peut notamment s’expliquer par une concurrence plus accrue des acteurs de la grande distribution au nord du pays », estime Christophe Sancy, rédacteur en chef de Gondola. « Je pense en petite partie à l’arrivée de Jumbo en Belgique, même s’il n’y avait que trois magasins ouverts en décembre 2019. De manière plus générale, le développement d’Albert Heijn a notamment poussé Colruyt à devoir ajuster ses prix à la baisse et la politique agressive des prix n’a pas offert la même croissance en Flandre comparativement à la Wallonie. Sans doute qu’en Wallonie, la concurrence est un peu moins rude. »

« Cette hausse des prix peut être considérée comme une piste de croissance pour les retailers et les marques », notait le 13 février dernier Johan Vrancken (Nielsen), lors de Economic Expectations. « Les plus grandes évolutions en Belgique en 2019, en termes de chiffres d’affaires, sont à noter du côté des produits frais, des boissons non-alcoolisées, des produits laitiers et des snacks salés. Citons également la croissance importante et constante des repas préparés frais et des jus frais. Notons par ailleurs que les nouvelles habitudes de consommation que sont le veggie/vegan et le bio peuvent permettre aux acteurs de développer leur offre. Si le volume n’augmente pas, une croissance peut être trouvée sur les prix. Les consommateurs sont toujours prêts à payer un peu plus cher pour des innovations. »