Le géant danois de la bière Carlsberg a enregistré des pertes de près de 5,5 milliards d’euros en 2023 suite à la prise de contrôle par l’État russe de ses activités dans le pays. Le chiffre d’affaires du brasseur a toutefois progressé de 5%, principalement grâce aux hausses de prix.

La « déconsolidation de l'activité russe » de Carlsberg a entraîné des pertes de 40,77 milliards de couronnes danoises en 2023, soit environ 5,47 milliards d'euros, apprend-on à la lecture des résultats communiqués par l’entreprise ce mercredi. L’été dernier, l’État russe avait en effet pris le contrôle de la filiale du brasseur danois dans le pays, Baltika, une manœuvre qualifiée de « vol » par le CEO du groupe, Jacob Aarup-Andersen. Le Kremlin avait réfuté ces accusations, les jugeant « anti-russes » et « sans fondement ». En 2022, la dépréciation des activités russes avait déjà engendré une perte nette de 1,06 milliard de couronnes (140 millions d’euros).

« La pression inflationniste s'atténue »

Les déboires de Carlsberg semblent toutefois être circonscrits à la Russie. Au cours de l’année dernière, Carlsberg a en effet vu son chiffre d’affaires grimper de 5% pour atteindre 73,585 milliards de couronnes (9,83 milliards d’euros). Les hausses de prix ont permis de compenser la légère diminution des volumes de bière écoulés (- 0,5%). « Alors que l'environnement macroéconomique et l'impact sur le comportement des consommateurs restent incertains, la pression inflationniste s'atténue. Par conséquent, nous prévoyons une augmentation plus modérée de nos coûts totaux que les années précédentes. Nous avons l'intention de compenser l'augmentation des coûts totaux par hectolitre en termes absolus par une augmentation des recettes par hectolitre et la poursuite d'un contrôle rigoureux des coûts », a fait savoir Carlsberg, qui table sur une croissance organique du bénéfice d'exploitation comprise entre 1 et 5% en 2024.