C’est ce 23 septembre que débute la semaine du bonheur au travail, une initiative de Tryangle, spécialiste du bonheur au travail. A cette occasion, nous avons rencontré Griet Deca, Chief Happiness, qui nous en dit un peu plus sur son travail pas comme les autres…

Chief Happiness, voilà un métier qui sort de l’ordinaire. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous orienter dans cette voie et de fonder Tryangle ?

Tout le monde veut être heureux, y compris au travail. Après tout, nous y passons la majeure partie de notre temps, et notre bonheur au travail influence grandement les autres aspects de notre vie. Chez Tryangle, nous pensons que le bonheur au travail doit être une des priorités des entreprises. Des collaborateurs heureux sont en meilleure santé, plus engagés, travaillent mieux ensemble et sont plus productifs. Or, dans la société actuelle, les travailleurs sont de plus en plus stressés. Tout le monde subit trop de pression, a trop de choses à faire, et a trop peu de collègues… et cela peut mener à de véritables problèmes de santé. Les chiffres le prouvent : le taux d’absentéisme lié au stress toxique, au burnout, à la charge mentale… augmente sans cesse. Aujourd’hui, la loi sur le bien-être au travail ne suffit plus à protéger les travailleurs, en particulier parce que les aspects psycho-sociaux ne sont pas assez pris en compte. Pour nous, l’une des solutions est d’encourager un maximum d’entreprises à agir de façon préventive, avant qu’il ne soit trop tard et c’est cela que nous proposons à nos clients.

Vos services répondent donc à un vrai besoin sociétal ?

J’en suis persuadée. Je suis active dans le bien-être au travail au sein des entreprises depuis 5 ans et, depuis 2 ans, je constate que les choses commencent vraiment à bouger.  D’une part, les entreprises sont de plus en plus sensibilisées à l’importance du bien-être et du bonheur au travail. Même si cela va lentement, les mentalités changent. Les sociétés se rendent compte que l’absentéisme dû au stress est élevé, qu’il leur coûte cher et qu’il a un impact sur leur organisation toute entière. Elles réalisent aussi qu’investir dans le bonheur au travail est rentable : quand on s’occupe du bonheur au travail, qu’on cherche à savoir ce que les employés aiment faire, où sont les talents… tout cela renforce la motivation et donc les prestations des travailleurs. Par ailleurs, de plus en plus de travailleurs malheureux au travail ne peuvent plus ou ne veulent plus continuer comme ça. Avant, les gens se disaient qu’ils profiteraient de la vie après la pension. Mais aujourd’hui, avec le recul de l’âge de la retraite, c’est tout de suite qu’ils ont envie d’être heureux.

Certains secteurs ou certaines personnes sont-elles plus en danger que d’autres ?

Absolument. Dans le secteur hospitalier, par exemple, les travailleurs sont soumis à beaucoup de pression car le résultat de leur travail peut être une question de vie ou de mort. Par ailleurs, les personnes qui travaillent majoritairement assises et à l’intérieur sont en général plus stressées que les personnes qui font un travail physique. Les travailleurs à temps partiel sont aussi fort touchés car bien souvent, même s’ils diminuent leur temps de travail, leur charge de travail, elle, reste identique. Du coup, ces gens « courent » toute la journée au travail car ils ont moins de temps pour tout faire et rentrent chez eux totalement épuisés. Ils éprouvent par ailleurs souvent un sentiment de culpabilité paradoxal car au final ils sont tout aussi stressés, voire plus, que quand ils travaillaient à temps plein.

Concrètement, en quoi consiste votre travail ?

En tant que Chief Happiness, notre rôle consiste à accompagner les entreprises qui veulent améliorer le bonheur au travail de leurs employés. Quand une société fait appel à nous, nous analysons d’abord si nous pouvons apporter une plus-value. Car il y a certains types de problèmes que l’on ne peut pas résoudre. Ensuite, si notre intervention est pertinente, nous commençons notre analyse. Quel est le public, le statut, le secteur concerné ? Quels sont les problèmes principaux ? Qu’en est-il de l’attitude du management ? Est-on déjà sur la bonne piste ou pas ? En général, je rencontre d’abord les Ressources Humaines et les managers. Puis, les départements et les équipes. La discussion ouverte et les entretiens individuels avec les différentes parties sont très importants. On constate en effet qu’il y a souvent un grand écart de perception entre la vision de la hiérarchie et le ressenti des équipes. Sur la base de ces éléments, nous allons déterminer les solutions à proposer à l’entreprise. Mais pour nous, il est essentiel de sortir d’un cadre théorique pour proposer des choses pratiques à mettre en œuvre.

Quelles sont les compétences les plus utiles dans votre job ?

Le premier point, en tant que Chief Happiness, est d’être soi-même heureux dans son travail. Sans cela, je ne pense pas que l’on puisse aider d’autres personnes à l’être. Il faut être empathique et avoir de bonnes capacités de communication. Il faut être à l’écoute, ne pas juger dès le début ni avoir d’idées préconçues. Ce qui m’aide aussi, c’est l’humour. En tant que Chief Happiness, on est souvent confronté à des situations noires, difficiles, et l’humour peut aider à dédramatiser un peu.

Quels défis pensez-vous avoir à relever dans les années à venir ?

Le plus grand défi est de sensibiliser les entreprises et les travailleurs au fait d’agir préventivement, d’autant que les sources de stress toxique ne font qu’augmenter. Et ce n’est pas facile, car prendre soin de soi, avouer que l’on ne se sent pas bien au travail reste encore tabou. Par ailleurs, il faut avoir une vision holistique du stress. On doit agir sur le plan physique, mais aussi sur le plan mental et social. Se dire « je fais beaucoup de sport, donc je lutte contre le stress », ça ne suffit pas. Un autre point d’attention est bien sûr celui des nouvelles technologies qui fait que l’on est joignable à tout moment. Il est parfois dès lors difficile de délimiter la vie professionnelle de la vie privée. Enfin, les réseaux sociaux donnent l’impression d’avoir beaucoup d’interactions sociales, mais ce ne sont en réalité pas des interactions sociales de qualité permettant de se sentir plus heureux.

Gondola People

Cet article est tiré de notre site Gondola People. A la recherche d'un nouvel emploi ou d'une nouvelle recrue?

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