Les fabricants ont cette année rappelé un nombre record de produits des linéaires de magasins. Sur base des chiffres que Gondola a demandés à l'AFSCA et au SPF Economie, il apparaît que les statistiques concernant tant les produits alimentaires que non-alimentaires correspondent au nombre le plus élevé de rappels de produits jamais enregistré. "Les entreprises du secteur alimentaire prennent de plus en plus leur responsabilité."

Les chiffres de l'AFSCA ne laissent aucun doute sur cette conclusion: l'agence a cette année déjà fait retirer 131 produits des rayons. L'an passé – et on parle ici d'une année complète – le total s'était établi à 54 produits. Un énorme écart, qui se manifeste aussi par rapport aux années précédentes: 53 produits alimentaires furent retirés de la vente en 2016, et, pour remonter 10 ans plus tôt, 59 en 2008. A quoi attribuer cette hausse considérable? Liesbeth Van De Voorde, porte-parole de l'AFSCA, nous répond: "Il y a plus de contrôles, et les entreprises procèdent elles-mêmes à plus d'auto-contrôles. Elle prennent davantage leurs responsabilités. Et ceci indépendamment du fait qu'elles sont aussi contraintes par la loi de disposer d'un système de contrôle efficace."

 Cette hausse du nombre de rappels de produits alimentaires ne doit pas inquiéter, souligne l'AFSCA: "Outre les auto-contrôles opérés par les entreprises, on constate qu'il y a une communication meilleure et plus rapide, ce qui est une bonne nouvelle pour le consommateur. On citera en outre aussi l'entrée de certains produits à risque dans la liste de la sécurité alimentaire, comme par exemple les baies de goji, pour lesquelles nous avons parfois constaté la présence excessive de résidus de pesticides. Ce qui nous a cette année incités à intensifier les contrôles sur les importations." L'AFSCA prélève en moyenne 200 échantillons par jour, et les résultats des analyses indiquent que 96,4% des produits respectent les normes légales. "C'est une protection énorme pour le consommateur et une vraie rassurance pour l'Agence", ajoute Liesbeth Van De Voorde. 

Les produits rappelés l'ont été soit parce qu'ils  comportaient un problème chimique (dépassement de la norme pour certaines substances), soit parce qu'ils représentaient un danger physique (présence de fragments de plastique, verre ou métal), soit encore qu'il y ait un risque micro-biologique (comme la présence de salmonelle).

Le record de rappel de produits rappelés en 2018 se manifeste aussi – dans une moindre mesure – pour les produits non-alimentaires. Les chiffres du SPF Economie indiquent que le cumul à la fin octobre s'établissait à 284 rappels, contre 288 pour l'année 2017 complète. Le record absolu avait été enregistré l'année précédente, avec 325 rappels. Si les chiffres de 2018 sont extrapolés à partir des moyennes des années précédentes on devrait arriver à la fin décembre à un total de 340 retraits volontaires de produits non-alimentaires des rayons. Ces rappels sont en effet déclenchés par les entreprises elles-mêmes, qu'il y ait eu ou non des contrôles préalables du SPF Economie. La plupart des cas concernent le secteur automobile (109), les appareils électriques (28) et les jouets (28). La hausse du nombre de rappels est due, selon les autorités, à la meilleure connaissance qu'ont les entreprises de la procédure à suivre en matière de communication des rappels volontaires de produits.