Il y eut la période Covid, faste pour la catégorie, grâce à l’exigence d’hygiène. Sans transition, le marché est passé en 2022 à une première année de forte inflation, qui s’est encore manifestée en 2023. Comme pour bien des catégories FMCG, les volumes ont souffert, et les Private Labels ont gagné des points de parts de marché, davantage pour l’entretien que pour les lessives. Ce choc inflatoire veut-il dire que toute préoccupation écologique est désormais secondaire ? Rien n’est moins sûr…

Un simple coup d’oeil aux données Nielsen IQ (MAT, P09), nous permet de constater que, de façon globale, la catégorie ‘Household & toilet products’ a progressé en valeur de 3,4 %.  Le reflet du marché serait-il donc si propre et brillant qu’on s’y verrait dedans ? Hélas, non : plus qu’un reflet, il s’agit d’un mirage. Cette croissance en valeur, il convient, comme pour l’ensemble des catégories FMCG, de la relativiser : c’est la hausse soutenue des prix (+7,4 %) qui la provoque. L’inflation est bien évidemment passée par ce rayon aussi. 

Quand les prix grimpent, les volumes plongent

Et ça ne se paye pas qu’à la caisse : les consommateurs font la grimace, freinent les achats qui ne sont pas indispensables, et ce sont comme prévu les volumes qui trinquent (-3,8 %). Plus décevant encore : la catégorie enchaîne en 2023 une deuxième année de recul en volume, après 2022. Le recul cumulé est d’autant plus sensible que ces deux exercices défavorables suivent la période Covid, qui avait au contraire dopé les ventes de tous les produits d’hygiène. Bref, après avoir tutoyé les sommets en pleine pandémie, les volumes des produits ménagers ont plongé de façon inversement proportionnelle à la courbe d’inflation.