Aux Pays-Bas, les paiements en espèces ont coûté 2,8 fois plus cher aux retailers néerlandais que ceux effectués via une carte de débit en 2020, affirme une récente enquête de Panteia.

Selon cette étude, menée par l’agence de recherche Panteia pour le compte de Betaalvereniging Nederland (Association néerlandaise des paiements) et plusieurs organisations du commerce de détail, un paiement par carte de débit a coûté en moyenne 17 cents par transaction en 2020, contre 49 cents pour chaque transaction effectuée en argent liquide. En 2017, ces montants étaient de respectivement 17 cents déjà et seulement 29 cents. Cet écart, qui augmente donc rapidement, s’explique principalement en raison de deux facteurs, affirme l’étude. D’une part, le coût moyen des transactions par carte de débit est resté inchangé ces dernières années grâce à des frais généralement variables et une plus grande vitesse de paiement suite à l’essor notamment du ‘sans contact’. Et d’autre part, l’étude souligne que de moins en moins de personnes utilisent le cash comme moyen de paiement, ce qui signifie que les frais fixes liés aux banques ou aux transporteurs sont répercutés sur un plus petit nombre de transactions. Une tendance à l’œuvre depuis plusieurs années, mais qui s’est encore accentuée avec la crise sanitaire.

Des trajets de dépôt plus longs coûtent plus chers

Par ailleurs, au printemps 2020, les entreprises néerlandaises ont également dû faire face aux mesures prises par les banques pour lutter contre les vols à l'explosif, dont la fermeture temporaire d'un grand nombre de distributeurs automatiques de billets. Avec à la clé des temps de trajet plus longs, et donc des coûts supplémentaires, pour effectuer des dépôts d’argent. Par extrapolation, on peut déduire que la tendance à la baisse du nombre d’agences bancaires et de distributeurs observée ces dernières années provoque également, même si c’est dans une moindre mesure, un effet similaire. À noter que la palme du moyen de paiement le plus cher pour les commerçants néerlandais demeure la carte de crédit, avec une moyenne de 1,19 euro par transaction (contre 1,17 euro en 2017). Selon Betaalvereniging Nederland, il devient important de trouver des solutions afin que les coûts liés à l’argent cash demeurent gérables pour les retailers.

Quid en Belgique ?

Au niveau belge, difficile voire impossible d’obtenir des chiffres similaires. « Nous ne disposons malheureusement pas de ce type de données, et à notre connaissance il n’existe pas ce type d’étude en Belgique », nous a répondu le SPF Économie. Même son de cloche du côté de Febelfin et Bancontact/Payconiq. Tout au plus les tarifs (hors pack) pratiqués par Worldline pour les transactions par carte en Belgique, comme renseignées sur son site internet ci-dessous, peuvent donner quelques indications.

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Worldline

On sait également que l’année 2021 a totalisé un nombre record de paiements effectués via une carte ou une application bancaire, comme l’a récemment indiqué Bancontact Payconiq Company : 1,9 milliard. Concernant l’argent liquide, les Belges ont retiré un peu plus de cash l’an dernier qu’en 2020 (+ 5%). Mais la première année de crise sanitaire avait été marquée par une chute impressionnante plus de 30% des retraits, notamment en raison des deux longs confinements imposés par les autorités pour tenter de ralentir la propagation du virus. Enfin, Febelfin souligne que si les banques belges ont effectivement réduit le nombre de leurs agences ces dernières années pour s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs à l’ère du numérique, la Belgique dispose toujours de l’un des réseaux les plus denses d’Europe. En 2020, notre pays en comptait encore 4.232, soit 413 par million d’habitants. Bien plus qu'aux Pays-Bas, qui comptaient 57 agences par million de Néerlandais. Même constat au niveau des distributeurs de billets : 554 par million d’habitants en Belgique (6.411 au total) contre 139 chez nos voisins.