Aversion pour le commerce électronique

Deux semaines après le lockdown quasi complet dans notre pays, nous avons déjà fait une analyse précise de l'impact du Covid-19 sur la vente au détail de produits non alimentaires. Progressivement, malheureusement, nos paroles se confirment de plus en plus. L'aversion des produits non alimentaires pour le commerce électronique est aujourd'hui amère pour beaucoup. Il est dommage qu'une crise ait été nécessaire pour faire prendre conscience qu'on ne peut plus ignorer l'e-commerce. Et cela n'a rien à voir avec les quarantaines, mais avec l'évolution des comportements des consommateurs (Millennials et Gen Z), les progrès technologiques (WiFi, moyens de paiement, 4 et 5G...), la mobilité, etc. Des tentatives rapides sont actuellement faites pour adapter ou lancer des activités en ligne, mais ce n'est pas aussi simple que cela, surtout pour certaines catégories de produits.

Des études récentes de bpost et de SafeShops (lien) montrent que l'e-commerce est plus que jamais à la hausse et devient une constante dans tous les secteurs. Ce phénomène avait déjà pénétré certains secteurs, qui malheureusement étaient également à la traîne par rapport aux pays voisins, ce qui a entraîné une croissance annuelle des dépenses belges en matière de sites web étrangers. "Grâce" à Covid-19, nous constatons aujourd'hui une augmentation soudaine du nombre d'entreprises belges qui souhaitent coopérer avec des places de marché telles que bol.com.

Trop de magasins

Une autre caractéristique du retail belge est l'offre excédentaire de magasins, surtout pour un pays à la superficie limitée et à la forte densité de population. Les chiffres annuels de Locatus montrent que nous avons presque autant de magasins en Belgique qu'aux Pays-Bas, par exemple. En comparaison avec la surface et le nombre d'habitants, cela donne des différences remarquables : La Belgique compte 1 magasin pour 56 habitants, les Pays-Bas 1 pour 78. Nous avons une moyenne de 6,65 magasins par km², les Pays-Bas seulement 5,27 par km². Il n'est pas surprenant que le taux d'inoccupation augmente chaque année et nous en avons déjà plus de 11 %. Il y a tout simplement trop de magasins en Belgique.

Et puis il y eut la crise de Covid-19

La fermeture obligatoire (parfois seulement partielle) des points de vente non essentiels a frappé durement non seulement le secteur de I'horeca mais aussi celui du commerce de détail non alimentaire. Les pertes sont très élevées ; selon Comeos, jusqu'à 3,3 milliards d'euros/mois dont 17% dans le secteur de la mode, malgré tous les efforts (tardifs) online. Quelle que soit la date de réouverture effective, tous les secteurs non alimentaires seront confrontés à des temps très difficiles. Nous avons déjà eu les premiers signes de problèmes imminents ou d'amaigrissement : Hema, e5 mode, Torfs... et ce ne sont que ceux qui osent communiquer ouvertement à ce sujet. L'inégalité de traitement lors des fermetures et des réouvertures est encore garantie pour en arriver à des conséquences juridiques.

Le mot "crise" vient du grec ancien et a plusieurs significations : trier, dissocier, distinguer, décider, régler, diriger et juger. Une crise est un point de basculement dans lequel les points faibles sont exposés et amplifiés.