Amazon commence-t-il à faiblir? Au vu des résultats du géant américain pour le troisième trimestre, ce n’est pas le cas: son chiffre d’affaires s’est amélioré de 29% et est passé à 56,6 milliards de dollars. Mais quand on y regarde de plus près, ce sont les services qui ont soutenu cette croissance et beaucoup moins les produits.

Outre le chiffres d’affaires, les résultats financiers de l’ensemble du groupe sont au beau fixe: le bénéfice opérationnel est passé de 347 millions au troisième trimestre de 2017 à 3,7 milliards de dollars cette année et le bénéfice net est passé de 256 millions à 2,9 milliards.

Pourtant, certains indicateurs font froncer les sourcils. Les ventes de produits n’ont augmenté ‘que’ de 17,3% au troisième trimestre par rapport à un an auparavant, passant à 28,8 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires dans les services, par contre, a bondi de 53% à 22,8 milliards.

Autre constat: les ventes à l’international augmentent plus lentement que le reste. Elles ont progressé de 13% à 15,5 milliards, alors que le chiffre d’affaires en Amérique du Nord a augmenté de 35% à 34,3 milliards et celui des services ‘cloud’ (AWS) de 46% à 6,7 milliards. Ces derniers sont d’ailleurs bons pour la moitié du bénéfice opérationnel et l’Amérique du Nord pour l’autre moitié. L’international reste déficitaire (385 millions de pertes opérationnelles, contre 936 millions un an auparavant).

Les ventes online ralentissent

Ce contraste se retrouve dans les chiffres par divisions: les ventes online sont en hausse de 10% à 29,1 milliards et celles pour des tiers (marketplace) augmentent de 31% à 10,4 milliards de dollars. Les ventes des magasins physiques passent à 4,2 milliards. Une comparaison par rapport à il y a un an est difficile, car Whole Foods n’a été repris qu’à la fin août 2017. Si l’on regarde les trimestres suivants, le chiffre d’affaires ‘brick & mortar’ semble stagner. Le services d’abonnements (Prime) ont vu leurs ventes exploser de 52% à 3,7 milliards (grâce entre autres à une augmentation de 20% de l’abonnement à 119 dollars par an en avril) et AW,  ainsi qu’indiqué plus haut, de 46% à 6,7 milliards. La rubrique ‘autres’ passe à 2,5 milliards (+122%).

 

AWS, une planche à billets

Les analystes boursiers ont mal accueilli ces chiffres, car ils indiquent que les services et AWS en particulier devient une planche à billets tandis que le cœur d’activité, l’e-commerce, montre des signes d’essoufflement. En effet, la moitié des bénéfices opérationnels viennent d’AWS et autres services alors qu’ils ne représentant qu’un cinquième du chiffre d’affaires. L’action Amazon a d’ailleurs chuté de 8% après la publication des chiffres, pour remonter légèrement par après.

L’inquiétude des analystes est également due au fait que la direction d’Amazon a annoncé pour le quatrième trimestre une hausse attendue du chiffre d’affaires entre 10 et 20%. Or le quatrième trimestre connaît traditionnellement une forte hausse des ventes. On s’attend aux Etats-Unis à une hausse des ventes de 22% grâce à Black Friday et aux ventes de fin d’année. Amazon, qui a aujourd’hui près de la moitié du marché de l’e-commerce en mains outre-Atlantique, ferait donc moins bien que le concurrence.