2022 a été une année historique. À cause de la guerre en Ukraine, mais aussi pour une autre raison, explique Tom Simonts, économiste financier à la KBC. “Pour la première fois en 30 ans, nous avons connu des hausses de taux d’intérêt. La dernière en date avait causé une énorme panique alors qu’aujourd’hui nous pensons que c’est normal.”

L’année qui vient de s’écouler a été marquée par la hausse des prix de l’énergie et une forte inflation, mais pour Tom Simonts, ces événements ne sont pas ceux qui ont le plus retenu l’attention en 2022. “D’autres, dont l’impact n’est évidemment pas à négliger, ont reçu une couverture médiatique d’une grande ampleur : la guerre en Ukraine, la persistance de la crise sanitaire en Chine, les tensions géopolitiques et j’en passe. C’est compréhensible mais si l’on ne regarde que les chiffres, il faut nuancer. L’année a aussi été marquée par un ralentissement progressif de l’économie. Malgré tous les problèmes qui ont affecté la chaîne d’approvisionnement et les livraisons, l’économie a bien résisté au cours du premier semestre. D’une manière générale, la situation n’était pas si mauvaise, les familles se constituant un petit matelas. S’il y a effectivement un glissement vers des produits meilleur marché, on constate aussi que les gens ne souhaitent pas renoncer au ‘luxe abordable’. C’est même la dernière chose à laquelle ils renonceraient. Peut-être iront-ils moins au restaurant ou au cinéma, mais ils continueront à mettre le prix pour un bon vin.”