D’ici quelques mois, le chief chocolate officer Henk Jan Beltman quittera Tony’s Chocolonely, la marque qui vise un secteur du cacao sans esclavage et un meilleur salaire pour les cacaoculteurs. Ce seront les adieux d’un rebelle qui a prouvé qu’une marque éthique peut aussi être une entreprise branchée et rentable. “J’espère que nous sommes un exemple pour beaucoup, même dans d’autres secteurs.”

Chief chocolate officer. C'est, depuis des années, le titre officiel de Henk Jan Beltman. Il aime dire que ce titre fait facilement sourire les enfants, même s’il aurait tout aussi bien pu porter l'appellation de ‘chief rebel’. À la tête de Tony’s Chocolonely, il a piqué au vif et challengé bon nombre de grandes entreprises pour qu’elles tiennent enfin leurs promesses en matière de durabilité et de meilleures conditions de travail dans la chaîne. Un rôle qu'il n'assurera plus très longtemps puisque le 1er octobre, l’enfant terrible du secteur quittera l’entreprise pour laquelle il aura travaillé pendant 12 ans. Au cours de cette période, Tony’s Chocolonely est passé de deux à quelque 243 travailleurs et a franchi le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Preuve que la durabilité peut aussi être rentable, selon Henk Jan Beltman, l'un des intervenants du Gondola Day du 19 mai. “L’entreprise entre aujourd’hui dans une nouvelle phase, où elle aura besoin d’un manager international capable de consolider la croissance et de travailler à grande échelle. Je suis plutôt un entrepreneur. Douglas Lamont, mon successeur, fait un pas en arrière en termes d’envergure : il travaille actuellement pour Innocent Drinks, qui appartient à Coca-Cola et enregistre un chiffre d’affaires de l’ordre du demi-milliard d’euros. Mais il a toujours dit qu’il aimerait parcourir le même chemin auprès d’une entreprise engagée comme Tony’s Chocolonely. J’espère de tout cœur qu’il y parviendra. Plus nous grandirons, plus nous aurons d’impact.”