Colruyt Group continue de s’atteler à améliorer les conditions de travail de ses fournisseurs dans les pays à risques. En 2015, 555 contrôles au total ont été menés dans des usines non alimentaires, des entreprises agricoles et des entreprises alimentaires non européennes qui fournissent le groupe. Les conditions de travail étaient acceptables pour 86 % des fournisseurs.

Colruyt Group a fait contrôler 166 producteurs dans des pays à risques en 2015. Des bureaux d’audit indépendants ont visité des entreprises dont le groupe importe directement des produits ou qui produisent pour ses marques propres. Le groupe a également reçu des rapports d’audit d’autres détaillants, ce qui porte à 555 le nombre de fournisseurs contrôlés. Pour quelque 86 % d’entre eux, les conditions de travail ont été jugées moyennes et des améliorations mineures ou importantes étaient nécessaires. Elles ont reçu un plan d’amélioration et elles seront à nouveau contrôlées après 3 mois à 2 ans selon la gravité des manquements. La collaboration a été stoppée avec 9 fournisseurs qui ont obtenu un très mauvais score.

Horaires, rémunération, sécurité et santé

À l’instar des années précédentes, la majorité des infractions ont été constatées dans des domaines tels que les horaires de travail, la rémunération, la sécurité et la santé. Colruyt Group fait toutefois remarquer que des contrôles continus profitent réellement aux conditions de travail, même si les différences entre les différents secteurs et entreprises sont importantes. Dans le secteur non alimentaire, il s’agit surtout de fabricants de jouets en Chine. « Ils réalisent en moyenne un score assez bon, du fait également que nous les contrôlons depuis 13 ans déjà », déclare le chargé d’audit Daniel Bral. 

Alimentaire: des conditions moins bonnes

Dans les entreprises du secteur alimentaire, les conditions sont généralement moins bonnes. « Cela est logique, vu que nous n’y réalisons des contrôles que depuis 2013 et que nous avons été un des premiers à le faire. Certains producteurs n’ont encore jamais entendu parler d’audits sociaux et ont encore beaucoup de chemin à parcourir. »

Colruyt Group souhaite dès lors accélérer les contrôles dans le secteur alimentaire et avoir audité au moins une fois toutes les entreprises de transformation des produits alimentaires d’ici fin 2016. Deux tiers d’entre elles devront par conséquent avoir obtenu un score acceptable d’ici là. Pour les producteurs primaires de fruits et légumes, la situation est plus complexe car il s’agit souvent de coopératives composées de nombreux cultivateurs familiaux. « Nous souhaitons toutefois avoir audité tous les producteurs primaires au moins une fois d’ici 2018. »

Appel à une synergie internationale 

Le retailer continue donc d’investir dans des audits mais réalise qu’ils ne suffisent pas à résoudre les problèmes structurels. « Toutes les parties concernées doivent prendre leurs responsabilités. Ce n’est que de cette manière que les unités locales pourront veiller de manière plus stricte au respect de leur législation. » Le groupe milite pour une synergie internationale de détaillants, d’importateurs et de grandes marques qui œuvrent en faveur de chaînes d’approvisionnement plus durables.

Colruyt Group a contribué l’an dernier à l’extension de l’accord de coopération BSCI (Business Social Compliance Initiative). Cet accord regroupe quelque 1.700 membres, dont des détaillants, des importateurs et des marques multinationales européen(ne)s et sera renforcé début 2017 par des membres de l’association française ICS, dont font partie des poids-lourds tels que Carrefour. « Cela accentuera encore notre impact car plus le nombre de membres est élevé, plus les audits sont nombreux et plus les résultats sont largement partagés. L’importance croissante que leurs clients accordent à la durabilité encouragera certainement les producteurs à apporter des améliorations plus rapidement », affirme Daniel Bral. Colruyt Group fera réaliser tous ses audits selon la méthode BSCI à partir de 2017. « Cette méthode exige moins d’administration et permet de comparer plus facilement les résultats », poursuit Daniel Bral. La situation sera également plus claire pour les producteurs, car plusieurs systèmes d’audit et de certification permettent difficilement de satisfaire aux normes parfois divergentes.