Ce n’est pas un virus, mais c’est un nom qui fait pourtant lui aussi trembler les food retailers: un peu plus de trois ans après avoir inauguré son premier magasin de Seattle, Amazon Go s’apprêterait à ouvrir cette année un premier point de vente européen, à Londres, dans le quartier de Notting Hill, révèle le quotidien britannique The Guardian.

Amazon Go, c’est très certainement l’enseigne mondiale à la notoriété la plus inversement proportionnelle au chiffre d’affaires. Ce concept de magasin automatique, où l’on accède via une app, et où une batterie de capteurs se chargent de détecter tous les produits pris en rayon pour les débiter automatiquement de votre compte, avait impressionné la planète retail. Celle-ci, comme on l’a constaté récemment au salon Euroshop, n’a pas tardé à réagir, en développant des prototypes de solutions techniques similaires.

Du prototype au magasin actif, il reste pourtant une marge, et seul Amazon l’a franchie, avec désormais 25 shops aux Etats-Unis, dont un véritable supermarché de 1.000 m2 dans son fief de Seattle, ce qui est révélateur à la fois de la maîtrise technique et de l’ambition du projet. La menace Amazon se précise-t-elle sur l’Europe? Ce n’est pas si sûr: Londres n’est pas véritablement l’Europe, sans même évoquer le Brexit. Ce n’est même pas véritablement l’Angleterre: cet environnement urbain, où vivent énormément de jeunes actifs célibataires, représente un terreau parfait pour ce shop d’un nouveau genre. Et puis Amazon dispose aussi au Royaume-Uni d’une base existante, avec les sept points de vente qu’y compte la chaîne upmarket Whole Foods, rachetée voici deux ans, et les livraisons d’épicerie qu’y assurent ses services Fresh et Prime. Mais les ténors du food retail mondial ne risquent pourtant pas de relativiser la portée de ce développement hors du territoire américain.