Le rachat de Metro et Makro soulève des questions. Le syndicat ACV Plus voit dans le fait que Bronze Properties ait si rapidement cherché à se protéger de ses créanciers l’indice d’un jeu truqué. Pendant ce temps, une recherche désespérée d'acquéreurs a lieu en coulisses. Il est impossible de trouver un acheteur pour l'ensemble de l'entreprise, lourdement déficitaire.

Quelque trois mois après avoir repris Makro Cash & Carry, la société mère de Makro et Metro Belgium, Bronze Properties s'est vu accorder la protection contre les créanciers, ce qui devrait lui donner le temps de trouver des acheteurs pour les parties saines du grossiste foodservice et du retailer. Une reprise complète a été exclue, étant donné les lourdes pertes. Mais pour le syndicat ACV Plus et pas mal d’observateurs, ce revirement rapide soulève surtout beaucoup de questions. Était-ce un scénario prémédité ? L'objectif est-il de nettoyer l'entreprise aux frais des contribuables ? L'objectif est-il une réduction ou une annulation partielle des dettes ? Dans le quotidien De Tijd, le syndicaliste Kristel Van Damme déclare : "Nous pressentons qu'il s'agit d'un coup monté. Metro veut-il utiliser la vente pour se soustraire à sa responsabilité de verser des indemnités aux travailleurs en cas de faillite ? Nous envisageons de porter l'affaire devant les tribunaux." Il est difficile de savoir dans quelle mesure cette préoccupation est justifiée, mais ce ne serait pas la première fois que la loi sur la continuité des entreprises est utilisée de manière abusive. La loi a été assouplie pour permettre aux entreprises de procéder à un redémarrage partiel, en partie en réponse à la pandémie du coronavirus. L'inconvénient est que ceci ouvre la porte à davantage d’abus x. Des pourparlers sont en cours aujourd'hui avec des acquéreurs potentiels pour certaines parties de Makro et Metro. Le temps presse car la société mère n'a plus beaucoup d'argent. Cette urgence a incité les avocats en charge à annoncer dans les médias pour susciter l'intérêt.