Une deuxième contamination par le virus de la grippe aviaire a été constatée la semaine dernière dans une exploitation à Hoogstraten. Au total, une quinzaine de foyers ont été détectés depuis septembre. L’AFSCA met en garde contre « une forte saison de grippe aviaire » qui s’annonce.

« Un foyer de grippe aviaire hautement pathogène a été constaté dans une deuxième exploitation commerciale à Hoogstraten (province d’Anvers) », a communiqué l’AFSCA sur son site fin de semaine dernière. « Afin d’éviter toute autre propagation du virus, et conformément aux législations européennes et belges, les volailles et oiseaux encore présents ont été euthanasiés. » Une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km, à cheval entre la Belgique et les Pays-Bas, ont été établies autour du foyer. Des mesures de biosécurité strictes y sont désormais imposées. Les zones en question se superposent presque entièrement aux zones déjà délimitées suite à une précédente constatation d'une contamination dans la même commune. « Rien n'indique actuellement que les deux infections puissent être liées », souligne toutefois l’Agence fédérale de sécurité de la chaine alimentaire. Depuis septembre, une quinzaine de foyers de contamination ont été détectés chez des particuliers ou des professionnels dans notre pays. Et depuis le 5 octobre, les exploitations avicoles enregistrées sont tenues de protéger leurs volailles, via notamment des filets de protection vis-à-vis de la faune sauvage ou encore en évitant de les nourrir et de les abreuver en extérieur. « La situation en Belgique n’est pas nécessairement pire que les autres années », tempère la porte-parole Aline Van den Broeck. « Mais nous constatons toutefois que la saisonnalité de la grippe aviaire tend à disparaitre. Cela nous oblige à nous montrer vigilants tout au long de l’année, et plus seulement au cours d’une période à risque donnée. »

« Une forte saison de grippe aviaire » 

Il n’empêche, l’AFSCA s'attend cette année à « une forte saison de grippe aviaire », et ce en raison de la situation des oiseaux sauvages. « Le nombre de cas confirmés chez les oiseaux sauvages a fortement augmenté au cours des dernières semaines. Dès lors, le risque de contamination des volailles par la grippe aviaire suite à des contacts avec les oiseaux sauvages, augmente », souligne l’agence, qui rappelle que la grippe aviaire est une maladie virale très contagieuse à laquelle toutes les espèces d'oiseaux semblent sensibles. La contamination peut se produire par contact direct avec des animaux malades ou par exposition à du matériel contaminé. Une contamination indirecte est également possible par l'air, mais sur des distances relativement courtes. Il n'y a par contre pas d'indication scientifique que le virus H5 soit également dangereux pour l'homme.

Une situation « exceptionnelle » en France 

Si la situation en Belgique peut être qualifiée de préoccupante, en France, elle est même plus qu’inquiétante. Chez nos voisins, ce sont quelque 20 millions de volailles qui ont déjà été abattues pour cause de grippe aviaire depuis le début de l’année. « Cette situation est exceptionnelle », a commenté le ministère français de L’Agriculture. « Elle n'a jamais été rencontrée sur le territoire national dans une telle ampleur et à cette période. Le nombre de cas en élevages et dans la faune sauvage est en forte augmentation. » Les industriels français redoutent même désormais de possibles « ruptures d’approvisionnement » en œufs, dans un contexte  de chute des capacités de production, rapportait le journal Les Echos, le week-end dernier. En France, mais peut-être également ailleurs sur le continent puisque treize pays européens ont à l'heure actuelle déjà rapporté des cas de contamination, note le quotidien français.