Le discounter russe connu jusqu'ici sous le nom de Mere veut à nouveau ouvrir des magasins dans notre pays, cette fois en tant que MyPrice. Il annonce sur son site web l'implantation de trois succursales, dont deux sont ouvertes depuis hier à Opwijk et à Boussu. À Boom, les pompiers ont empêché l'ouverture du magasin.

Le discounter russe MyPrice - anciennement connu sous le nom de Mere - a ouvert deux magasins dans notre pays, à Opwijk (Brabant flamand) et à Boussu (Hainaut). La chaîne de magasins discount souhaitait également ouvrir un autre magasin à Boom, mais elle s'est heurtée à un avis défavorable des pompiers. L'offre dans les deux magasins est la même qu'auparavant : les produits frais ne sont pas ou peu présents, mais on y trouve de la viande préemballée, des aliments secs et beaucoup de produits non alimentaires. Inutile d'y chercher les articles présents sur une liste de courses préméditée : les clients doivent se conformer à l'offre. La société mère Lightkommerz achète les surplus de stock partout et prétend les vendre à des prix défiant toute concurrence - 20 % moins cher qu'Aldi, selon la société. Notre propre constat effectué à l'époque chez Mere indiquait pourtant que sur les rares produits de marques nationales présentes dans l'assortiment, les différences de volume et parfois de composition ou concentration du produit ne permettaient pas de vérifier cette assertion.

À l'instar de Mere, l'espace commercial semble très dépouillé. Seule la façade et le nom MyPrice - lettres blanches, fond rouge - évoquent un supermarché. Sur son site web, MyPrice se présente comme "la plus grande chaîne de discounter sur le marché de l'Europe de l'Est". Elle mentionne également qu'elle est présente en Belgique depuis 2020 et qu'elle prévoit de se développer "en fonction des demandes et des besoins des clients". L'entreprise indique qu'elle "ouvrira 3 à 6 supermarchés en 2023". Ce calendrier pourrait avoir été repoussé à cette année. Le site web répertorie également plusieurs postes vacants, notamment pour des directeurs de magasin, du personnel administratif, des assistants d'achat et des spécialistes pour le département des achats.

L'ouverture des deux magasins est remarquable à plus d'un titre. Tout d'abord, il y a la guerre en Ukraine et les questions soulevées par l'implantation d'un supermarché russe dans notre pays qui en découle. L'arrivée de Mere il y a deux ans - alors au début de la guerre - avait suscité beaucoup de résistance. La question se pose également de savoir si un discounter basé en Europe de l'Est a sa place sur le marché belge. Le magasin d'Opwijk a dû fermer ses portes après seulement quatre mois, faute d'intérêt. L'affichage des prix, quand il était présent, était fait de façon sommaire et ne répondant pas aux obligations légales en la matière, ce qui suscitait un réel scepticisme quant au professionnalisme de cette implantation.  L'entreprise à l'origine de la chaîne de supermarchés Mere avait alors annoncé qu'elle ferait une nouvelle tentative, mais dans d'autres lieux. Elle parlait de villes comme Gand, Anvers ou Liège. Aujourd'hui, il semble que l'on se retrouve finalement dans des endroits moins chers, mais aussi un peu plus difficiles d'accès.

À Opwijk, MyPrice est installé dans un ancien magasin Delhaize Red Market. Inez De Coninck (N-VA), bourgmestre d'Opwijk n'est manifestement pas favorable à ce retour : "L'arrivée de MyPrice a été annoncée par des prospectus en néerlandais et en français. Nous ne considérons pas ce magasin comme une valeur ajoutée pour notre commune, mais il n'y a rien que nous puissions faire. Tous les permis sont en ordre. Nous espérons qu'il en ira de même pour Mere. Ce magasin a dû fermer ses portes à l'époque parce qu'il n'y avait pas assez d'intérêt. Je pense qu'il en sera de même aujourd'hui, car l'offre est la même. Je remarque qu'il y a moins de controverse que la dernière fois. Je n'ai pas encore relevé de réactions négatives. La guerre en Ukraine est certainement passée au second plan dans l'esprit des gens." L'entreprise n'a pas pu être jointe pour un commentaire.