Le nouveau laboratoire de Nestlé, à Lausanne, travaillera prochainement sur l'aliment du futur; la "nutrition personnalisée". Ed Baetge, Directeur du Nestlé Institute of Health Science (NIHS) serait en effet en pleine phase de recrutement. 35 personnes de différentes nationalités (Japon, France, Amérique, Allemagne, Suisse, Nigéria et Angleterre) feraient déjà partie de l'équipe. En 2013, ils devraient être 150. L'objectif de cet institut est de développer des aliments empêchant l'apparition de maladies. Pour cela il dispose d'un budget de 415 millions d'euros.

Le géant aux 6.000 marques s'intéresse à ce marché depuis 1986. Il avait alors créé Clintec en collaboration avec le groupe pharmaceutique américain Baxter. Le partenariat prendra fin en 1996 lorsque Nestlé récupèrera ses actifs. En 2003, il confie 125 millions d'euros au fonds de capital-risque Inventages afin d'investir dans des start up combinant les activités de pharma et de nutrition. 415 millions d'euros seront alors débloqués bien qu'il faille attendre 2007 et le rachat de la division de nutrition médicale de Novartis, pour voir Nestlé arriver en deuxième place à niveau mondial du secteur avec des revenus annuels de 1,25 milliard d'euros. Aujourd'hui, Nestlé met donc en place le NIHS et le Nestlé Health Science, société indépendante dotée de son propre conseil d'administration.

La popularité de ce marché ne cesse de croître. "La nutrition médicalisée est un laboratoire pour les marchés de masse dans l'alimentation", explique Patrick Biecheler (cabinet de conseil en stratégie Roland Berger). "Certains composants utilisés dans les aliments pour les malades peuvent être introduits dans les références destinées au grand public", ajoutera Ed Baetge.