En ces temps de crise, les magasins se voient obligés de fermer leurs portes. Une perte considérable en termes de ventes, tandis que le loyer doit toujours être payé. Une situation insoutenable pour certains commerçants qui s’y opposent, peut-on lire dans De Tijd.

Dans ce contexte de crise du coronavirus et avec un lockdown imposé par le gouvernement depuis déjà une semaine, des dizaines de magasins refusent de payer le loyer de leurs boutiques puisque celles-ci sont contraintes de rester fermées. En effet, plusieurs chaînes de magasins de mode comme Schoenen Torfs, JBC, FNG et Bristol s’attendent à des négociations difficiles avec les propriétaires. Si des chaînes étrangères comme C&A ou H&M souhaitent ‘discuter’ loyer, d’autres ne paieront pas leur loyer dans quelques jours. « Les magasins ne génèrent aucun revenu, c'est pourquoi nous faisons savoir aux propriétaires que nous ne paierons pas de loyer ce mois-ci », explique Wouter Torfs qui est à la tête de sa marque de chaussures.

Un secteur de l’immobilier hésitant

« Nous recevons beaucoup de demandes de reports et de réductions de loyers, mais nous ne consentons pas à dire simplement 'oui' », déclare Kasper Deforche, CEO de Wereldhave Belgium. « C’est une analyse qui doit être faite au cas par cas », confirment Estates et Qrf. Un secteur de l’immobilier qui semble hésitant face à la complexité de la situation. « Je n'enverrai pas d'avertissement si le loyer n'est payé au bout d'une semaine. Mais après cela, nous devrons en discuter autour de la table. Je n'exclus pas de recourir à la voie juridique dans quelques cas », ajoute Kasper Deforche.

Du côté des commerces, il est question d’un cas de force majeure qui nécessite une plus grande flexibilité. « La question se pose de savoir si cette force majeure est pertinente pour la relation entre les chaînes et les propriétaires », déclare Kristof Vanhove, avocat assistant à la fois les chaînes de magasins et les propriétaires dans les litiges relatifs aux baux commerciaux. Il explique d’ailleurs que les décisions juridiques antérieures ont été plus favorables aux propriétaires. « Ils doivent mettre de l'eau dans leur vin, sinon ils risquent de se retrouver avec des magasins vides. Après cette crise, les locataires et les propriétaires devront continuer à collaborer », ajoute l’avocat.

Un terrain d’entente perceptible

« Nous voulons aider nos partenaires, mais pas à n'importe quel prix », déclare Jan De Nys, CEO de Retail Estates. « Les magasins doivent d'abord nous présenter un plan clair pour une relance réussie. » Une déclaration qui semble laisser entrevoir une réconciliation. Cependant, les grandes chaînes telles que McDonald's et Pizza Hut ne bénéficieront d'aucune réduction. « On dit souvent que les propriétaires ont les poches pleines, mais nous devons aussi rembourser nos prêts. Les chaînes internationales comme Inditex (Zara) et H&M sont beaucoup plus grandes que les sociétés immobilières auprès desquelles elles louent », conclut Kasper Deforche.