Au temps où le Nutri-Score devient l’instrument de mesure phare de la composition des aliments, qu’en est-il des produits non-alimentaires qui partagent pourtant aussi notre quotidien ?

La santé semble être aujourd’hui plus que jamais au centre de toutes les préoccupations. Si de nombreux efforts sont déjà réalisés dans le domaine de l’alimentaire, le contrôle est-il suffisant pour les liquides vaisselle et autres produits d’entretien qui peuvent pourtant émettre des substances toxiques ? « Les données européennes nous signalent que plus de 65% de la mortalité liée à la mauvaise qualité de l’air, concerne en général l’air intérieur. » C’est ce que constatent Maxime Filipson et ses deux associés lorsqu’ils décident de lancer le label ‘Air intérieur Contrôlé’ au début de l’année 2019.

A l’origine, les deux associés de Maxime Filipson, présents dans le secteur depuis une dizaine d’années, avaient pour ambition d’analyser la qualité de l’air intérieur pour savoir quelles substances polluantes allaient être retrouvées. « L’idée était de proposer des solutions, des améliorations et voir s’il était possible de changer certaines choses comme mettre en place des systèmes de ventilation dans les maisons », explique Maxime Filipson. C’est donc à partir de mars 2019 que le label contacte diverses entreprises afin de proposer des analyses consistant à mettre en place un listing précis de la composition des produits. Une manière de savoir si la composition de ceux-ci pose un quelconque problème sanitaire.

« La plus grande base de données mondiale en qualité d’air intérieur »

Dans la pratique, pour proposer une analyse de produits la plus précise possible, il est nécessaire de récolter toutes les substances émises et de les quantifier. « Nous avons généralement une liste de 10 à 200 substances pour un même produit. Nous allons ensuite comparer ces substances avec tout ce qui existe au niveau mondial en terme de valeur limite d’émission », explique Maxime Filipson. Les analyses se basent sur 119 organismes tels que l’OMS, l’Union européenne, les normes nationales comme l’AwAC, mais aussi sur des normes françaises, américaines, chinoises ou encore lituaniennes qui ont établi plus de 208 listings de valeurs. « Ce sont tous des organismes nationaux qui ont défini que pour telle substance ou telle concentration, il y a un impact sur la santé », déclare le co-fondateur du label.

« Nous avons créé cette base de données, qui est la plus grande base de données mondiale en qualité d’air intérieur, où nous reprenons toutes les valeurs limites pour toutes les substances qui existent partout dans le monde », déclare Maxime Filipson. Une fois que les résultats sont connus, chaque substance émise par le produit est comparée avec les normes mondiales. « Pour obtenir un A+ avec le label ‘Air intérieur Contrôlé’, il faut que chaque substance découverte dans le produit respecte la valeur existante la plus stricte », ajoute-t-il.

Frosch s'est rendu compte qu'il y avait une problématique concernant certaines substances

La mission du label ‘Air intérieur Contrôlé’ se veut double : d’une part, informer le consommateur sur la toxicité des produits. « C’est vraiment l’objectif de base : permettre aux consommateurs de pouvoir choisir parmi les produits ceux qui n’ont pas d’impact sur la santé et sur celle de leur famille. » D’autre part, la label souhaite pouvoir accompagner les entreprises à développer le bon produit.

« A la base, la demande de nos clients était de savoir comment choisir les bons produits. On a essayé de trouver une certification qui le permettait, mais ça n’existait pas. Après trois années de recherches et de développements, nous avons créé la société et donc le label pour pouvoir répondre à cette problématique de santé publique », se souvient Maxime Filipson. La mission de base n’était donc pas d’avoir un impact sur la composition même des produits. Une tendance qui s’est pourtant imposée d’elle-même. « Nous allons permettre aux entreprises d’adapter leurs produits. Nous avons beaucoup d’entreprises qui ont retiré des produits du marché. C’est par exemple le cas de Frosch, qui s’est rendu compte qu’il y avait une problématique concernant certaines substances. »