Storesquare cessera ses activités le 28 février prochain. Pour Roularta, le modèle du ‘centre commercial en ligne’ belge, qui a été lancé il y a quatre ans, n'est pas un projet réalisable à long terme puisque la plateforme était déficitaire. Unizo regrette la fin de son activité, mais comprend néanmoins cette décision.

Storesquare a été lancé en mai 2016 par Roularta - qui détient 65% des actions - Unizo et KBC. La plateforme de e-commerce se concentrait exclusivement sur les PME locales. Elle devait les aider à être présentes en ligne et à concurrencer les grandes boutiques du secteur. « De nombreux magasins ont fait leurs premiers pas dans la vente en ligne grâce à Storesquare. De plus, la plate-forme offrait une visibilité pour le magasin physique, une combinaison unique », explique Roularta.

Selon l'entreprise, le marché a été un succès pour certains commerçants, en particulier pour ceux qui proposent des vêtements, des chaussures et des jouets. Pour d'autres produits, comme les produits électroniques, ça n’a pas été le cas. L'année dernière, Storesquare a réduit ses ambitions pour se concentrer principalement sur les catégories à succès, mais la stratégie n'a pas été payante.

Il n'est pas facile pour le commerce local de correspondre, au niveau des prix, aux grands acteurs en ligne. La pression sur les prix s'est avérée trop importante. « De nombreux commerçants ont découvert que la gestion d'une boutique en ligne nécessite beaucoup de concentration et de temps. Pour beaucoup, cet investissement n'était pas conforme aux ventes. De plus, les commerçants ont découvert que le profit, après emballage, expédition et retours, est souvent inférieur aux ventes en magasin », poursuit Roularta. La plateforme a commencé avec 1.600 commerçants, mais l'année dernière, il n'y en avait plus que 500.

Le modèle n'était pas réalisable

« En bref, Storesquare est une solution pour trop peu de commerçants. Malgré la croissance de la plate-forme et le nombre exponentiel de visiteurs, il semble que le modèle ne soit pas réalisable sur le long terme », explique la société de médias. 

L'année dernière, De Tijd a écrit que Storesquare avait enregistré une perte nette de 2,90 millions d'euros en 2018 et de 4,3 millions d'euros en 2017. Roularta ne précise pas l'ampleur de la perte en 2019. Cependant, un impact positif sur les résultats du groupe est attendu en 2020, « compte tenu de l'arrêt de l'exploitation déficitaire de Storesquare ».

Unizo se montre compréhensif

Unizo regrette la fin de l’acitivité de Storesquare en tant que plate-forme de commerce électronique pour les commerçants indépendants, mais comprend cependant une telle décision. « Dans tous les cas, Storesquare s'est avéré être un projet précieux pour nos commerçants ces dernières années », souligne Danny Van Assche, directeur général d'Unizo. Il déclare également que Storesquare était un « fabricant de saveurs », idéal pour de nombreux commerçants afin de ‘goûter’ au commerce électronique, de découvrir comment le secteur fonctionne et d’en apprendre davantage. Certains ont d’ailleurs construit leur propre boutique en ligne grâce aux connaissances et à l'expérience acquises sur le marché. « Pour de nombreux commerçants locaux, Storesquare a été le tremplin vers une boutique en ligne à part entière… ou tout simplement pas. Grâce à Storesquare, de nombreux commerçants ont également découvert qu'une boutique en ligne n'était pas faite pour eux. »

« Unizo reste cependant pleinement déterminé à inspirer et à conseiller les commerçants dans leurs processus de numérisation et leur présence en ligne et ce, en collaboration avec des partenaires tels que Proximus, CCV et la fédération des constructeurs Web professionnels, Feweb. Plus que jamais, il est nécessaire pour les commerçants de parier sur le e-commerce. Ils doivent continuer à tester des alternatives aux côtés d’acteurs internationaux », explique Danny Van Assche.