Les petits colis de moins de 150 euros provenant de pays non européens pourraient bientôt être surtaxés. Jusqu’alors épargnés par les taxes douanières, chaque colis coûtera un supplément forfaitaire de 2 euros, c’est ce que souhaiterait instaurer la Commission européenne. 

Alors que l’importation des produits bon marché provenant des boutiques en ligne asiatiques connaît une croissance explosive, la Commission européenne prend les choses en main. Selon la Commission, en 2024, plus de 4,6 milliards sont ainsi entrés dans l’Union, ce qui représente plus de 145 colis chaque seconde, dont 91 % viennent de Chine. La Commission a donc proposé hier d’imposer des frais de 2 euros pour chaque petit colis qui entre en Europe. Ce sont les colis de moins de 150 euros qui sont ciblés, puisqu’ils échappent aux taxes douanières. Les autorités douanières européennes constatent désormais que 97 % des envois déclarés sont constitués de ces petits colis, et plus de 90 % de cette production provient de Chine. Selon le commissaire européen Maroš Šefčovič, il ne s'agit pas d'une taxe, mais plutôt d'une compensation pour la manipulation. 

Sur le papier, ce sont les plateformes qui paieront ces 2 euros, mais suite au récent exemple américain, le risque est que les entreprises les répercutent sur le consommateur. Suite à l’augmentation des taxes sur les petits colis aux États-Unis, Shein et Temu ont directement augmenté leurs prix et les clients ont donc payé plus. On pourrait s’attendre à pareil en Europe. Cette mesure pourrait prouver son efficacité, puisqu’aux États-Unis, le volume des expéditions chinois vers le pays a déjà chuté de 65 % sur les trois derniers mois, alors que les exportations ont augmenté de près d’un tiers en Europe. Si l’UE pense à taxer davantage les produits étrangers et surtout chinois, c’est aussi pour éviter de devenir une vanne pour tous ces produits désormais moins populaires aux États-Unis.