Dépenser un paquet d'argent pour quelque chose qui n'existe que sous forme virtuelle : voilà qui peut paraître fou, mais les NFT, des objets de collection numériques uniques, font fureur. Il y a quelques jours, ils ont permis à Adidas de gagné des millions de dollars en un clin d'œil.

2021 est l'année de la percée des NFT, les jetons non fongibles. Formulés de la sorte, ce n’est bien entendu pas très clair : il s'agit de certificats numériques qui vous donnent la propriété exclusive de toutes les créations virtuelles imaginables, qu'il s'agisse de clips vidéo, d'art numérique, de tweets, de mèmes ou d'images. Même une victoire dans une course cycliste peut être négociée en tant que NFT. Wout Van Aert a "vendu" trois des courses qu'il a remportées ces deux dernières années sous la forme d'une œuvre d'art numérique et a reçu 47 000 euros en échange. D'autres sportifs se lancent également dans la vente de NFT : plus ils sont connus, plus ils rapportent. Les NFT ne sont rien d'autre qu'une sorte de souvenir numérique, mais certaines personnes sont disposées à payer pour les acquérir, car ce sont aussi des pièces uniques.

Nombreux sont ceux qui désapprouvent la « hype » qui entoure les objets de collection numériques : tout d'abord, ils n'ont pratiquement aucune valeur - ils n'existent que sous forme numérique - et, en outre, leur valeur ne repose sur rien ou presque. Une bulle, considèrent les critiques. Il faut aussi ajouter que le marché des NFT, après une forte croissance, a déjà connu une sensible baisse après avoir atteint une valeur de 2 milliards de dollars au premier trimestre de cette année. La valeur des NFT est très volatile, mais de nombreuses entreprises y trouvent néanmoins leur compte. L'intérêt est particulièrement grand dans le secteur du luxe et de la mode qui y voit un moyen d'offrir aux clients fortunés quelque chose d'exclusif et de les fidéliser.

C’est ainsi que Adidas a lancé vendredi dernier « Into the Metaverse », une collection de NFT qui donne aux propriétaires l'accès à des produits dérivés exclusifs et à des vêtements virtuels. La société a vendu 9 260 NFT au grand public, qui se sont écoulés en quelques instants. Adidas a gagné un total de 23 millions de dollars grâce à tous les NFT qu'elle a introduits sur le marché. L’équipementier sportif a indiqué sur son site que ce n'était là que le début. Dans le sillage des NFT, les entreprises voient de plus en plus d’avenir pour les produits virtuels. Ils sont destinés au Metaverse, l'avenir de l'internet, selon entre autres Mark Zuckerberg, dans lequel les consommateurs vivent et font des achats dans un monde virtuel. Nike, par exemple, a racheté RTFKT, une entreprise spécialisée dans les baskets virtuelles. Tout le monde n'est pas convaincu que les chaussures, vêtements ou autres produits dérivés virtuels deviendront un jour une réalité, mais pour une entreprise comme Nike, montrer qu'elle y travaille est déjà une forme de marketing : elle prouve qu'elle est attentive à ce qui change.