Combien d'étudiants puis-je employer ? Comment protéger mon personnel ? Dix questions pratiques autour du coronavirus.

1. Comment protéger mon personnel ?

Protéger le personnel en magasin, c'est adopter les mêmes règles que pour tout le monde : éviter autant que possible tout contact avec autrui, garder ses distances, se laver régulièrement et soigneusement les mains. De nombreux supermarchés installent des panneaux en plexi aux caisses, pour éviter un contact direct entre client et personnel de caisse. Le coronavirus survit environ trois heures sur des surfaces lisses (poignées de portes, rampes d'escalier, tables...). Il est donc recommandé de laver et désinfecter régulièrement les rayons, poignées de caddies, terminaux de paiement et consort. Le virus peine en revanche à survivre sur des matériaux absorbants, tels que le papier, le carton, le tissu. Il est aussi très sensible au dessèchement, à la chaleur et la lumière du soleil. Le port d'un masque n'a vraiment de sens que pour une personne déjà infectée ou pour le personnel médical. Les bises et poignées de mains sont à proscrire.

2. Comment protéger mes clients ?

Le gouvernement a déjà pris une série de mesures pour assurer leur sécurité. Il leur est demandé de respecter une distance de 1,5 mètre entre eux, de ne pas entrer simultanément en groupes dans un magasin, et de rester calmes. Les supermarchés peuvent prévoir un distributeur de gel hydroalcoolique à l'entrée. C'est profitable au personnel comme aux clients. Les tours de nettoyage et désinfection le sont tout autant.

3. Que faire si un collègue est contaminé ?

La première mesure est de garder le calme, afin de ne pas semer la panique parmi tout le personnel. Lorsqu'une personne présente des symptômes (fièvre et souffle court, mais aussi fatigue, toux sèche), isolez-la rapidement dans un local séparé. Contactez aussitôt un médecin qui prendra les mesures aptes à traiter le patient. Tous ceux qui ont été en contact avec le membre du personnel contaminé devront ensuite être suivis par le médecin traitant, suivant une procédure prédéfinie. Les membres du corps médical sont les mieux placés pour juger du degré de sévérité de la situation: suivez leurs conseils. La fermeture d'un magasin pour cause d'infection d'un de ses collaborateurs n'est normalement pas de mise. Pour éviter toute réaction de panique, informez de votre mieux le personnel. Exposez-leur les risques, les points d'attention, et les mesures prises pour veiller à la protection de leur santé (voir question 1). Si aucun cas de contamination n'est constaté parmi le personnel et si les mesures sont appliquées, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

5. Combien de flexi-jobs puis-je employer ?

Il n'y a pas à proprement parler de limite au nombre de flexi-jobs, mais plutôt une série de conditions à remplir pour les flexi-jobbers. Ils doivent avoir travaillé au moins un quatre cinquième temps auprès d’un ou de plusieurs employeurs pendant le troisième trimestre précédant celui au cours duquel ils sont engagés. Depuis le 1er janvier 2018, les pensionnés peuvent aussi travailler sous ce statut et en tirer un revenu complémentaire. En cas de doute sur les conditions à réunir, prendre contact avec l'ONSS au 02/509 59 59, ou via Contact@rsz.fgov.be.

6. Combien de jobistes étudiants puis-je mettre au travail ?

Les étudiants qui ne sont plus soumis à l'obligation scolaire (âgés de plus de 18 ans) ne peuvent être mis au travail sans restrictions. "Ils ne peuvent travailler dans une mesure telle qu'ils ne pourraient plus se consacrer aux études", précise Sander Deseur, porte-parole du FPS Emploi. "Il faut aussi ajouter que leur mise au travail n'est possible que si elle s'accorde avec les mesures prises par l'état fédéral pour limiter la propagation du virius, et qu'elle suit les instructions en la matière." Enfin, les bénévoles ne peuvent venir apporter un coup de main : ceci est prohibé par la loi pour les entreprises commerciales.

7. Comment organiser les files d'attente ?

Dans la plupart des cas, les clients se comportent de façon disciplinée et courtoise. La plupart d'entre eux comprennent les mesures prises et s'y tiennent. Pour leur donner un petit incitant supplémentaire, certains posent des stickers au sol pour matérialiser la distance de sécurité à respecter. D'autres affichent à l'entrée et aux caisses des messages répétant les consignes en la matière.

8. Puis-je exceptionnellement étendre les horaires de travail ?

Les règles légales d'horaires de travail s'appliquent comme en temps normal. Il est possible de prester des heures supplémentaires, en-dehors de la grille horaire normale, en cas de nécessité imprévue. Sander Deseur, porte-parole du FPS Emploi, précise : "Ceci doit être communiqué à l'inspection du travail (les services chargés du contrôle des lois sociales). Ces heures supplémentaires donnent droit à des primes salariales et doivent ultérieurement être récupérées par des périodes de repos."

9. Faut-il mobiliser du personnel pour des tâches spécifiques ?

Certains supermarchés font appel à du personnel qu'ils n'emploieraient pas en d'autres circonstance, par exemple pour du gardiennage. Dans de nombreux cas, ce n'est pas indispensable. Les clients acceptent le plus souvent le cours des choses et les mesures prises. Mobiliser du personnel pour renforcer l'entretien et la désinfection du magasin dans son ensemble est moins un luxe, puisque ces tâches s'imposent, et que le personnel est déjà très sollicité.

10. Puis-je lutter contre le stockage excessif ?

Ce sont surtout les pouvoirs publics qui doivent convaincre que le stockage n'est pas à l'ordre du jour, mais certains supermarchés relaient le même message et imposent des limites de volumes d'achat par produit. Les clients peuvent être invités de façon courtoise à éviter des pratiques d'achat qui ne tiennent pas compte d'autrui. Et cela peut même se faire avec humour, comme le prouve ce supermarché danois, qui réclame 3,56 euros pour le premier flacon de gel acheté, et 89 euros pour le suivant.