L’offre de poulets en supermarchés se décompose en plusieurs segments : on y trouve certes des volailles de qualité, élevées au sol ou en plein air, et souvent vendues au-delà de 10 euros. Mais la masse du marché concerne essentiellement le fameux « poulet à 3 euros », des poulets élevés en batterie sur des périodes courtes, et dans des conditions qui ne satisfont pas le critère du bien-être animal, ni d’ailleurs celui du goût : quiconque a un jour vu de tels élevages et l’aspect des poulets qu’ils produisent ne risque pas d’avoir beaucoup d’appétit.

Elevage plus long et meilleures conditions

Le Colruyt Group annonce aujourd’hui vouloir “prendre sa responsabilité de leader du marché en tirant la filière vers un traitement plus respectueux des animaux » en adaptant les normes de son poulet standard et de ses produits surgelés avec ses fournisseurs d’ici à 2026. Ils répondront alors aux normes édictées par le Better Chicken Commitment, lancé en 2017 à l’initiative de quelque 30 ONG dédiées à la protection animale en Europe. Les poulets bénéficieront de 40 % d'espace supplémentaire et de plus de lumière naturelle dans les poulaillers. Ils seront également issus d’une race de poulet à croissance plus lente, allongeant leur durée de vie : elle passera de 42 jours vers 49 à 56 jours. Les volailles profiteront en outre de deux mètres de perchoirs et de deux substrats à picorer (graines, ballots de paille) par 1 000 individus, afin de stimuler leur comportement naturel.

Un pas supplémentaire sera fait par rapport aux normes BCC, en faisant naître les poussins directement dans les poulaillers en lieu et place des écloseries. Ceci évitera le transport et la manipulation de poussins vivants, facteurs de stress, et leur donnera un accès direct à l’eau et à la nourriture favorisant la santé de l’intestin, devant permettre, à terme, un recours moindre aux antibiotiques.

Un déploiement progressif

Colruyt et OKay sont conscientes que certaines de ces normes requièrent de la part des fournisseurs un investissement conséquent qu’il ne leur est pas toujours possible de consentir aussitôt. " C’est pourquoi le déploiement sera progressif jusqu’en 2026 ", explique Guy Elewaut, directeur marketing de Colruyt. " Plutôt que de se couper d’une filière importante pour l’économie belge – plus de 230 élevages belges pour Colruyt -, nous prenons notre responsabilité en choisissant d’accompagner nos partenaires dans leur durabilisation. " En aval de la filière, soit pour nos clients, rien ne change : Colruyt déclare son intention de continuer à garantir les meilleurs prix pour son poulet. " Nous resterons fidèles à notre promesse, même en augmentant nos standards ", confirme Guy Elewaut, qui chiffre l’importance de cette décision : " En appliquant ces normes à notre poulet standard, qui représente plus de 73 % de notre volume total de poulet, nous espérons faire la différence et inspirer la filière. " Aujourd’hui, plus de 200 grandes entreprises de l’agro-alimentaire en Europe se sont engagées à suivre les standards du Better Chicken Commitment, positionnant ainsi les normes comme la référence future pour le poulet standard du continent. Colruyt et OKay seront également les premières enseignes à inscrire le procédé Nestborn ou One2Born au cahier des charges.