Les associations sectorielles BeCommerce et SafeShops.be ont présenté ce lundi les résultats d’une nouvelle étude sur la durabilité dans le commerce électronique. Celle-ci montre que quelques petits ajustements peuvent suffire pour réduire de 10% le nombre de colis retournés, et ainsi rendre ce mode d’achat plus durable.

La durabilité représente un enjeu toujours plus important dans le secteur de l’e-commerce. Outre la logistique ou les moyens de transport utilisés, les retours constituent un autre point qui peut considérablement agrandir l’empreinte écologique d’un retailer en ligne. L'un des défis à relever par les différents acteurs du secteur est donc de parvenir à mettre en place une politique de retour visant à réduire le nombre de colis retournés, souligne ce lundi BeCommerce et SafeShops.be, en marge de la présentation de l’étude ‘Return2Sender’ réalisée par Why5Research en mars dernier. « Les résultats de l'étude indiquent qu'il existe plusieurs moyens de parvenir à cette limitation. La technologie nous permet d'aller plus loin dans ce domaine. Pour nous, il s'agit d'une grande opportunité à saisir dans le cadre de la démarche de durabilité en cours de déploiement », explique Greet Dekocker, managing director de BeCommerce. « De nombreux efforts sont déjà fournis, à de nombreux niveaux, pour trouver des solutions durables. Je pense au transport durable, aux itinéraires optimisés, à l'optimisation des emballages, etc. Si nous pouvons également ajouter à cela une réduction des retours, le commerce électronique deviendra progressivement un mode d'achat très durable. »

Trois mesures qui changent la donne

L’étude de Why5Research a identifié et testé dans un environnement réel, en collaboration avec les boutiques en ligne Torfs.be et Zeb.be, trois mesures à même d'avoir un impact sur la réduction du nombre de marchandises retournées : l’ajout d'un tableau des tailles, l’ajout de conseils sur les tailles et l’ajout de photos prises par d'autres consommateurs. Ainsi, l'ajout d'un tableau des tailles sur la page produit de deux marques de chaussures vendues sur Torfs.be a permis de réduire de 5% le nombre de colis retournés. L’étude précise que cela correspond à une réduction de 68 kg de CO2 pour cette seule gamme de chaussures et à une économie moyenne de 7,5 euros par retour, soit plus de 10% de la valeur moyenne de la transaction. L’ajout de conseils visuels sur les tailles sur la page produit de certains vêtements vendu sur Zeb.be a également entraîné une diminution des achats retournés, tout comme l'ajout de photos prises par d'autres consommateurs sur certains produits du site de Torfs.

Un débat nuancé

Par ailleurs, BeCommerce et SafeShops.be rappellent que tous les retailers en ligne ne sont pas égaux face aux retours. Certains produits - vêtements, chaussures, meubles… - sont bien plus concernés que d’autres. C’est pourquoi les associations plaident pour un débat nuancé sur cette question. « Le commerce électronique et les retours ne sont pas inextricablement liés. Dans l'opinion publique, l'ensemble du secteur du commerce électronique est souvent mis dans le même sac. De nombreuses catégories de produits, notamment les produits alimentaires ou les produits de beauté, ne font l'objet que de peu, voire d'aucun retour de colis. Les mesures politiques devraient toujours être envisagées dans cette optique », pointe Greet Dekocker.

Enfin, BeCommerce souligne l’importance de saisir pleinement les opportunités offertes par la technologie. « Nous constatons avec intérêt que des mesures simples et faciles à mettre en œuvre permettent de réduire efficacement les retours. Ce n'est d'ailleurs qu'un début. En Chine, des expériences de cabines d'essayage virtuelles ont permis de réduire les retours de 30 à 54% dans certains cas. Il est donc de notre responsabilité d'étudier comment nous pouvons soutenir les boutiques en ligne dans leur stratégie de durabilité », conclut Greet Dekocker.