Lardons, fromages, chips… De nombreux produits, souvent peu coûteux, contiennent certains arômes artificiels afin de leur conférer un goût fumé, une pratique qui sera progressivement interdite en Europe suite aux risques que présentent ces composés pour la santé.

L’Union européenne a récemment pris la décision de ne pas renouveler l'autorisation de plusieurs arômes utilisés dans la fabrication de denrées alimentaires. « Pour les huit arômes de fumée évalués, les risques de génotoxicité sont confirmés ou ne peuvent être exclus », justifie notamment l’instance. Ces substances permettent de donner à certains aliments industriels (chips, fromages, jambon, lardons…) un goût fumé sans passer par le procédé traditionnel de fumage. Mais comme l’a souligné l'EFSA, l’autorité européenne de sécurité des aliments, dans un avis scientifique publié en novembre dernier, ces composés ne sont pas sans risque pour la santé. « Ces additifs comportent toute une série de substances organiques assez complexes, dont un bon nombre de substances toxiques », précise pour sa part Alfred Bernard, toxicologue à l'UCL, auprès de la chaîne RTL. « Ces substances peuvent attaquer l'ADN, provoquer des mutations et ces mutations peuvent favoriser le développement des cancers, notamment au niveau du tube digestif, le cancer colorectal, le cancer de l'estomac. » Après une période de retrait progressif - 5 ans lorsque l'arôme est utilisé pour remplacer le fumage traditionnel, 2 ans lorsqu’il est ajouté pour renforcer la saveur - les huit arômes concernés ne pourront donc plus être utilisés dans l'UE. Sur la liste des ingrédients d’un produit, ces additifs sont renseignés sous la dénomination « arômes de fumée », tandis que les aliments fumés naturellement portent la mention « arômes naturels ».