
Trendy Foods
Trendy Foods
Pas rangés spécifiquement dans le rayon ethnique, les produits dits d’import se frayent une place au soleil, notamment grâce aux réseaux sociaux.
Il y a la pâte de marshmallows, les boissons sportives Prime, les mochis, le Fanta au kiwi ou les pods Maltesers. Ces versions quelque peu exotiques de marques iconiques n’apparaissent pas dans les rayons traditionnels de l’épicerie ou des boissons et pour cause : ils ne sont pas commercialisés par les marques nationales, mais arrivent via des circuits parallèles. “Chez Trendy Foods, qui développe depuis quelques années une offre autour de ces produits, nous observons une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 35 %”, observe François Plunus, directeur opérationnel pour Trendy Foods. “Ils suscitent l’intérêt des consommateurs, souvent jeunes (de 16 à 25 ans), qui surfent sur les réseaux sociaux et qui achètent généralement ces produits par effet de mode et de curiosité. Signalons que le prix n’est pas le critère prioritaire d’achat. De plus, ces produits sont vendus à un prix 20 % plus élevé que les produits nationaux similaires, ce qui peut offrir une marge plus confortable aux détaillants. Par ailleurs, ces articles ne subissent pas une forte concurrence, dans le sens où ils ne sont pas distribués de manière nationale.” Si ces types de produits peuvent faire d’un magasin un commerce de destination, signalons qu’ils sont généralement éphémères, vu qu’ils s’alignent par définition sur les effets de mode.
Pour développer une expertise, des acteurs spécialisés se sont invités sur cette niche, à l’instar de My American Shop, un site créé par Antoine Libois, jeune entrepreneur de seulement 23 ans, dont l’entreprise est devenue aujourd’hui numéro 1 sur le secteur en Belgique, avec plus de 2.000 références, dont 70 % fixes. Aujourd’hui My American Shop réalise 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, essentiellement en vente directe aux particuliers, et emploie plus de quarante personnes. Mais qui plébiscite ces produits ? “Ce sont essentiellement des gens passionnés par les produits ethniques, mais aussi des expatriés, groupe qu'il ne faut pas sous-estimer, et qui souhaite retrouver ‘les goûts de la maison’”, évoque Antoine Libois. “La cible des produits ethniques est plus large qu'on ne le croit. Si vous faites un séjour au Japon, que vous y découvrez des boissons étonnantes que vous appréciez, il y a fort à parier que vous serez intéressés par la possibilité de les obtenir ici.” Le challenge est, dans le cas de ces produits d’import, tout autant de vendre que de sourcer. “La règle du jeu est d'avoir des nouveautés et des exclusivités avant tout le monde, pour justifier notre statut de leader. Il faut donc aller les trouver, aux États-Unis et au Canada, mais on se tourne désormais aussi vers le Mexique, le Japon, la Chine, le Vietnam ou l'Indonésie. Et l'autre aspect capital, c'est qu'il faut s'assurer que les produits sont bien conformes à la réglementation européenne et peuvent donc être soumis à un contrôle AFSCA.” Avec l’ambition de devenir leader dans d’autres pays d’Europe, My American Shop devrait se tourner progressivement vers les ventes professionnelles, et donc les magasins. “Le potentiel est énorme, pour nous comme pour les commerçants. Les gens veulent de la nouveauté en rayon, de l'innovation dans les produits. Notre succès est là pour le prouver.”
Cet article est issu de l'édition de novembre-décembre 2024 du Gondola Magazine. Curieux de découvrir des contenus similaires ? Souscrivez à un abonnement !
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