Après six mois et plus de 70 auditions, le rapport de l’enquête sur le scandale des eaux minérales révélé par la presse en 2024 fait état aujourd’hui d’une dissimulation volontaire par l’Etat français concernant les traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, notamment Nestlé Waters.

Dans son rapport publié aujourd’hui, la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille révèle que le scandale des eaux minérales a fait l’objet d’une dissimulation par l’Etat, faisant état donc d’une stratégie délibérée et un manquement de transparence. “Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l'État, à la fois vis-à-vis des autorités locales et européennes et vis-à-vis des Français (...) Cette dissimulation relève d'une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n'est toujours pas faite”, souligne le rapport. “En définitive, c'est au plus haut niveau de l'État que s'est jouée la décision d'autoriser une microfiltration sous le seuil de 0,8 micron”, rapporte-t-il. “De son côté, la présidence de la République, loin d'être une forteresse inexpugnable à l'égard du lobbying de Nestlé, a suivi de près le dossier”, ajoute la commission. Selon la commission, l’Elysée savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années. Pour rappel, Alexis Kohler, à l’époque secrétaire général de l’Élysée, qui avait lui reçu les dirigeants de Nestlé a refusé d’être auditionné, tandis qu’Emmanuel Macron a démenti en février dernier être au courant du dossier.