La crise énergétique et l'inflation galopante suscitent ici et là des scénarios apocalyptiques, mais la Banque nationale calme le jeu : sur base d’une enquête réalisée auprès des entreprises, l’institution s'attend à une récession courte et peu profonde. Pour les retailers alimentaires et le secteur horeca, les problèmes d'approvisionnement continuent toutefois à s'aggraver.

De nombreuses entreprises et familles s’inquiètent en voyant l'hiver approcher à grands pas, mais les craintes liées à une éventuelle profonde récession sont infondées, affirme la Banque nationale. Une enquête menée auprès de 4.515 entreprises et indépendants montre que les prix élevés de l'énergie provoqueront une récession courte et peu profonde, et les entreprises belges peuvent à nouveau s'attendre à une amélioration en 2023. Concernant la contraction de l'économie, la BNB fait non seulement référence aux prix de l'énergie, que 57% des entreprises citent comme la principale raison de la situation difficile actuelle, mais aussi à l'augmentation des coûts due à l'indexation rapide des salaires (60%). Pour le quatrième trimestre de cette année, 7% des entreprises déclarent qu’elles produiront moins qu'au trimestre précédent. Enfin, un tiers des entreprises et des indépendants affirment avoir réduit volontairement leur production ou leurs services en septembre. Un phénomène qui est plus marqué chez les petites entreprises, signe des difficultés particulières qu’elles rencontrent.

Bon nombre d’entreprises se disent par ailleurs moins touchées par les problèmes d'approvisionnement, à l'exception de l’horeca et des magasins d'alimentation. Pour ces derniers, le problème s'est aggravé et concerne environ 40% d'entre eux, selon la Banque nationale. Les entreprises s'attendent également à beaucoup moins investir, ainsi qu’à réduire leur personnel. Cela devrait entraîner une diminution de 1,4% de l’emploi, c’est-à-dire quelque 35.000 jobs qui seraient absorbés principalement par le chômage temporaire, selon la BNB. Les entreprises et les indépendants indiquent également qu'ils ne répercutent que la moitié des augmentations de coût sur leurs clients, ce qui constitue une bonne nouvelle pour la redoutable spirale salaires-prix. Dans cette situation, l'augmentation des coûts du travail est répercutée sur les prix de vente, qui à leur tour conduisent à hausse des salaires, etc. À noter que selon le BNB, il semble que les grandes entreprises répercutent davantage leurs coûts que les petites, grâce au fait qu’elles disposent d’un plus grand pouvoir de fixation des prix.