« La livraison à domicile gratuite de colis n’est pas un modèle durable », admet Koen Van Gerven, CEO de bpost. Ce modèle ne pourra dès lors pas rester inchangé. L’entreprise postale et de colis cherche sans cesse de nouveaux moyens d’organiser la livraison, mais les résultats ne sont pas toujours probants. Aujourd’hui encore, le last mile est tout sauf un marché stabilisé.

Dans un entretien accordé à De Standaard, Koen Van Gerven explique avoir pris des initiatives en matière de livraisons durables dans les grandes villes, « en rassemblant le fret à la périphérie, et en utilisant des moyens de transport plus petits et plus verts pour rejoindre le centre-ville. Les résultats ne sont pas encourageants. La demande est très faible. Les gens ne sont pas prêts à payer quoi que ce soit pour cela. Aujourd’hui, ce modèle n’est pas durable, et je n’ai pas le sentiment que cela figure en bonne place dans l’agenda des consommateurs ».

Bpost investit depuis quelque temps déjà dans un service plus écologique de livraison de colis en ville. Il y a de cela cinq ans environ, la société lançait City Logistics à Anvers, et reprenait ensuite, en 2015, City Depot (pionnier en matière de distribution urbaine). L’an dernier, elle acquérait aussi Bubble Post et il y a quelque mois Parcify. Cela signifie donc que bpost dispose d’une grande expertise en matière de livraison durable.

 

Tout le monde cherche son chemin

Le fait que Koen Van Gerven affirme que les résultats ne sont pas encourageants ne signifie pour autant pas que bpost entend se passer de City Depot. Barbara Van Speybroeck, porte-parole de bpost, nous clarifie la situation: « le point que notre CEO veut ici faire valoir est que le marché de la livraison de colis est et reste en plein essor. Bpost est prêt à faire office de pionnier dans le domaine de la logistique durable, notamment dans le frais et l’alimentaire, mais tous les investissements ne délivrent pas les résultats escomptés. Non seulement chez nous, mais aussi chez les autres. Tout le monde, aujourd’hui, cherche son chemin ».

« Beaucoup de choses sont donc testées sur ce marché en pleine évolution, comme c’est le cas dans le secteur B2B. La question est de savoir à quel prix ces services peuvent être offerts et ce que le consommateur est prêt à payer pour les obtenir » ajoute la porte-parole.

C’est également ce qu’indique Koen Van Gerven dans l’interview: « Il s’agit là de tout, sauf d’un marché stabilisé. Il y a beaucoup d’innovations, et tout ne fonctionne pas toujours. Et ce n’est pas parce que vous livrez plus, que les coûts par colis supplémentaires vont chuter. DHL est lui aussi aux prises avec ce problème. Nous savons que nous avons encore du travail à faire ».