Carrefour commencera à tester la semaine de quatre jours à la mi-février. Chez Action, cette option a été introduite dèsu début de l'année, et 10% du personnel l'utilise. Chez d'autres retailers, l'intérêt déclaré est faible.

Depuis novembre de l'année dernière, les salariés de notre pays peuvent choisir d'effectuer une semaine à temps plein en quatre jours au lieu de cinq, en concertation avec leur employeur. L'objectif est d'améliorer l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et de prolonger la carrière des collaborateurs. Carrefour va à présent étudier les possibilités d'une telle formule. "Carrefour est ouvert à la semaine de quatre jours de travail. Nous allons commencer un test dans l'un de nos magasins à la mi-février et nous analyserons les résultats", a déclaré la porte-parole Siryn Stambouli.

Pour les entreprises, la semaine de quatre jours peut être un atout pour attirer du personnel à un moment où le marché du travail est en déficit. Action a introduit un amendement à la convention collective de travail, permettant aux collaborateurs travaillant jusqu'à 28 heures par semaine de tester la semaine de quatre jours, sans obligation. Si le test s’avère décevant, ils peuvent revenir à leur ancienne grille horaire, a expliqué au quotidien De Morgen Kevin Kiggen du syndicat ACV Plus. Selon le syndicat, 80% du personnel du secteur du retail est intéressé par l'idée. Chez Action, quelque 300 personnes sur un total de 3 000 employés se sont inscrites à ce jour.

Parmi les foodretailers de notre pays, l'introduction de la semaine de quatre jours ne suscite que peu ou pas d'intérêt. "Le groupe Colruyt l'a examiné pour nos départements ventes et logistique, mais nous n'allons pas l'introduire", réagit Hanne Poppe, porte-parole. "Pour assurer la vente, nous devons être en mesure de garantir les heures d'ouverture. Compte tenu de de ce marché du travail très étriqué, il n'est donc pas opportun de l'introduire. Dans la logistique, nous travaillons en équipes, ce qui rendrait l'organisation d’une telle formule difficile. Cependant, nous essayons d'offrir de la flexibilité d'une autre manière, par le biais de solutions telles que la définition de ses propres grilles horaires pour notre personnel de vente, via des congés thématiques, un nouveau cadre pour le travail à temps partiel, etc... . Nous constatons également qu'il n'y a pas ou peu de demande pour cette mesure parmi nos collègues de travail."

Lidl Belgique ne voit pas non plus d’utilité particulière à la semaine de travail de quatre jours, nous déclare Isabelle Colbrandt. "Nous avons examiné cette possibilité de manière approfondie et avons conclu que nous la proposerions pas pour l’instant à nos collaborateurs. Pour certains départements et certaines fonctions, une semaine de travail de quatre jours ne serait pas envisageable aujourd'hui. Nous avons par exemple de nombreuses tâches opérationnelles qui nécessitent des niveaux minimums de personnel au quotidien. Une semaine de travail de quatre jours représenterait un risque pour la continuité de ces activités et nous voulons éviter que cela n'augmente la charge de travail des autres collègues de ces départements."

Aldi ne manifeste pas davantage d'intérêt immédiat, fait savoir Jason Sevestre, responsable de communication. "Afin de continuer à répondre aux besoins de nos clients, il est nécessaire de continuer à employer des salariés mobilisés cinq jours par semaine."