Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, Carrefour se lance un pari un peu fou : mettre en vente des produits d'épicerie dont la date de péremption est dépassée. Une manière d’acheter et de vendre de manière durable et responsable.

Pour l’enseigne, lutter contre le gaspillage alimentaire « c’est aussi payer moins cher pour des produits que nous pouvons toujours consommer », peut-on lire au sein de certains magasins de l’enseigne. En effet, le projet a été lancé dans plusieurs magasins tests dans le but de mettre en vente des produits d'épicerie dont la date de durabilité minimale (DDM) est dépassée et qui ne sont en aucun cas un danger pour la santé des consommateurs.

C’est un projet qui s’est développé sur le territoire français et belge, actuellement testé dans les magasins de Vannes, Cesson-Sévigné et Amiens, comme en témoigne le magazine de distribution alimentaire, Linéaires. Un pari un peu fou puisque certains produits voient leur DDM dépassée de 30 jours. Des produits qui restent consommables et qui ne constituent aucun risque pour la santé des consommateurs, mais dont leur qualité est simplement altérée.

Les produits concernées par une date de péremption dépassée sont réunis sur un meuble qui leur est dédié et bénéficient de réductions jusqu’à 50%. « Le but est de voir comment le projet est géré par les équipes et comment il est accueilli par les consommateurs », explique Bertrand Swiderski, directeur Responsabilité Sociale des Entreprises du groupe Carrefour à Linéaires. « Nous accompagnons le consommateur en magasin pour qu’il puisse comprendre la démarche. La tête de gondole au-dessus du meuble permet également de valoriser cette alternative. Pour le reste, nous comptons sur le pouvoir du bouche-à-oreille. »

Le groupe supprime déjà la DDM de certains produits tels que les paquets de bonbons, le sucre, le sel ou le vinaigre. Dans l'avenir, Carrefour souhaite étendre cette suppression de la DDM à d’autres produits comme le miel, les pâtes, la farine, les légumineuses et les céréales. Le groupe a d’ailleurs récemment envoyé une demande au député européen du parti En Marche, Pascal Canfin à ce sujet. L'objectif ? Réussir à changer progressivement la règlementation européenne. Un projet test qui devrait s’étendre dans 14 magasins en Bretagne et qui verra le jour en Belgique d'ici la fin de l'année.