Les ventes mondiales sur le canal online ont diminué de 3 % au premier trimestre 2022 par rapport à la même période en 2021, nous apprend le rapport Salesforce Q1 Shopping Index. En Belgique, la baisse des dépenses numériques a même atteint 10 %. Il s'agit de la première baisse des ventes en ligne depuis la création de l'indice il y a 9 ans.

Après plusieurs trimestres d'achats en ligne sans précédent, les ventes numériques connaissent une brusque baisse. Un phénomène dû à l'inflation : le prix de vente moyen aux États-Unis a par exemple augmenté de 11 %. Les problèmes de supply chain et l'incertitude économique ont également exercé un impact sur les niveaux de dépenses des consommateurs. Les données de Salesforce font état, au niveau mondial, de dépenses en ligne en baisse de 3 %, d'un trafic en baisse de 2 % et de volumes de commandes en baisse de 12 %.

En Europe, la hausse du prix des carburants et la guerre en Ukraine ont aussi pesé sur la confiance des consommateurs, et les chiffres s'alignent aussi à la baisse : -13% pour le montant des ventes en ligne et -17% pour les volumes de commandes. Les consommateurs belges ont également moins acheté en ligne : leurs dépenses en ligne ont diminué de 10 %.

Autre facteur défavorable : la supply chain en crise, à l'image de la fermeture du port de Shanghai et pénuries de main-d'œuvre. Tout ceci s'est traduit par une baisse de 3 % du nombre de SKU au premier trimestre 2022 par rapport à l'an précédent. Les catégories de produits dont les stocks ont le plus baissé sont principalement les jouets et les produits éducatifs (-23%) et les appareils ménagers (-12%).

Le digital fait pourtant mieux que le physique

"Par rapport au premier trimestre de l'année dernière, les dépenses en ligne ont diminué au premier trimestre de cette année. Pourtant, selon le Market Monitor de BeCommerce, les achats en ligne sont toujours en hausse par rapport aux dépenses dans les magasins. L'inflation a également incité les consommateurs à acheter moins d'articles auprès de moins de retailers", souligne Roel Naessens, vice-président régional de Marketing Cloud et Commerce Cloud chez Salesforce. "Et ce n'est probablement pas un phénomène temporaire, mais un signal que le comportement des consommateurs est en train de changer. Les retailers qui réagissent à cette situation font le lien entre les canaux physiques et numériques pour attirer et fidéliser les clients. Nous voyons même des détaillants en Belgique tirer 20 % de leur chiffre d'affaires des ventes en ligne grâce à une stratégie omnicanale. Un bon exemple est celui de Torfs. C'est beaucoup pour les normes belges."

Avec la hausse de l'inflation, l'augmentation des prix du carburant et la raréfaction des biens, il n'est pas inconcevable que le comportement des consommateurs change, et qu'ils  limitent prudemment leurs dépenses pour le reste de l'année. Les retailers devront donc trouver un équilibre délicat entre la stimulation de la demande et l'optimisation de la marge dans leurs calendriers promotionnels, souligne-t-on chez Salesforce, qui note aussi que ces consommateurs plus économes s'orientent vers une consommation durable. "Le marché des vêtements de seconde main est également en pleine croissance. Des plateformes comme Vinted sont assez populaires."

Les paiements échelonnés ont la cote

On note enfin une augmentation du nombre d'options de paiement flexibles. La formule "Acheter maintenant et payer plus tard" (Buy Now Pay Later) n'a jamais été aussi populaire. Le système offre un filet de sécurité aux consommateurs en période d'incertitude en leur permettant d'effectuer immédiatement les achats nécessaires et de les rembourser progressivement. 9 % des achats en ligne au 1er trimestre 2022 ont été effectuées via cette formule BNPL, soit 20 % de plus qu'à la même période en 2021, et 9 % de plus depuis le quatrième trimestre 2021.