La crise sanitaire a clairement laissé des traces dans le secteur de la bière belge. Les ventes intérieures ont chuté de quelque 18 % et les exportations ont également diminué. Et ce, pour la première fois en 10 ans.

Le secteur belge de la bière n'a jamais été dans une situation aussi mauvaise qu'en 2020. La fermeture obligatoire du secteur horeca a entraîné la perte de quelque 42 % des ventes, soit un demi-milliard en équivalent en bières. Même les bonnes ventes dans le secteur retail n'ont pas pu compenser la perte causée par les mois de fermeture du secteur horeca. Au contraire, en raison de l'interdiction de la vente d'alcool après huit heures du soir, les secteurs des plats à emporter et du commerce de détail ont perdu beaucoup de chiffre d'affaires. Les ventes de bière sur le marché belge ont baissé de 18,6% par rapport à 2019. Dans le secteur du commerce de détail, la consommation de bière a légèrement augmenté de 2,6 %, mais dans le secteur horeca, la consommation de bière a chuté à un niveau sans précédent (-47,8 %). "Un tel déclin dans le secteur horeca ne s'était plus produit depuis la Seconde Guerre mondiale et n'avait jamais été vu auparavant", déclare Jean-Louis Van de Perre, président de l'association Belgian Brewers.

Environ trois quarts de la production de bière belge sont exportés. Là aussi, l'influence de la crise a été grande et les ventes ont chuté : par rapport à 2019, les exportations hors Union européenne ont connu une baisse de 18,3 %. Une première, dans un contexte où depuis 10 ans, l'exportation de la bière belge ne fait qu'augmenter. Ce n'est qu'au sein de l'Union européenne que cette tendance s'est poursuivie en 2020 : les exportations ont augmenté de 3,3 %. La France, les Pays-Bas et l'Espagne étaient les plus grands marchés.  

L'impact de la pandémie ne s'est pas seulement fait sentir dans le secteur horeca. Divers festivals, événements sportifs et culturels ont été annulés et, par conséquent, les ventes de bière blonde ont chuté davantage que celles des bières traditionnelles. En revanche, les ventes de bières sans alcool se sont stabilisées. La majorité des brasseries qui n'avaient aucun problème avant la pandémie sont maintenant en mauvaise posture (59%). Parmi les bars, 18% se disent au bord de la faillite et 26% en grande difficulté. Mais si ces entreprises devaient fermer leurs portes, les dégâts seraient considérables : 13 000 emplois sont en jeu. Dans le secteur brassicole, 600 emplois au maximum sont quant à eux menacés. Par ailleurs, la crise sanitaire a un impact plus important sur les petits brasseurs qui mettent des bières spéciales sur le marché. Le chiffre d'affaires des brasseurs belges a diminué de 6 %, mais cela n'a pas empêché les nouveaux venus d'ouvrir une brasserie. L'année dernière, de nombreuses brasseries ont été créées, le nombre de brasseries est ainsi passé de 340 à 379 en Belgique. Par ailleurs, 21 brasseries ont fermé leurs portes.