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A Bruxelles, plusieurs acteurs de l’aide alimentaire font état d’une situation alarmante, rapporte Belga. Le réseau associatif Loco a organisé une action symbolique ce jeudi matin devant un magasin place Bethléem à Saint-Gilles, "Aide alimentaire: le hold-up des start-ups?", pouvait-on lire sur la banderole étendue sur les cageots vides devant le magasin.
Les stocks invendus alimentaires font l’objet de la convoitise des start-ups, pour qui ce business de revente d’invendus récupérés dans les supermarchés répond à un besoin des consommateurs. Mais pour les associations actives à Bruxelles, les start-ups anti-gaspillage “détournent” les invendus alimentaires qui sont destinés aux publics précarisés. "Depuis l'arrivée de ces sociétés commerciales, nos associations ne bénéficient quasiment plus des dons d'invendus des supermarchés, étant donné que ces start-ups les rachètent directement à la source", explique ainsi Dominique Watteyne, membre du "Collectif récup" d'Ixelles. "La charité n'est pas commercialisable", insiste-t-elle. Pauline Duclaud-Lacoste, coordinatrice du réseau Loco de 150 organisations de collecte et redistribution d’invendus alimentaires, le confirme aussi et déclare : "Les aliments qu'ils vendent ne sont pas destinés à être jetés, ils sont initialement destinés à être collectés et distribués à ceux qui en ont besoin".
De plus, ces start-ups sont plus attrayantes pour les retailers et éclipsent les associations présentes sur le même terrain. La franchisation croissante des grandes surfaces conduit souvent les magasins à préférer passer des deals avec les start-ups par facilité et attrait du gain. Les associations se retrouvent donc dans une situation de concurrence "perdue d'avance" avec "ce nouveau marché lucratif". "Nous demandons donc à la moyenne et grande distribution de renforcer les liens de collaboration avec les associations d'aide alimentaire, et aux autorités bruxelloises de mettre en place des dispositions pour la récupération systématique d'invendus par l'aide alimentaire", déclare le réseau Loco.
De leur côté, les start-ups insistent sur le fait que leur business répond à un besoin réel, auquel ne pourrait pas répondre ces associations et réfutent toute accusation de détournement de denrées. Marcel Hulin, porte-parole de Happy Hours Market, l’affirme au quotidien l’Echo : "On répond à une demande. Il y a énormément de gens qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui n'ont pas accès à ces associations qui demandent certains critères d'entrée”. “Ce n'est pas vrai. Ces denrées iraient à la poubelle si nous n'étions pas là, car les associations n'ont pas toujours les moyens d'aller chercher les invendus”, ajoute-t-il.
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