Frans Muller, CEO depuis l’été 2018 de Ahold Delhaize, le groupe belgo-néerlandais actif en Belgique avec Delhaize, Albert Heijn et bol.com, a livré une grande interview ce week-end au quotidien De Tijd.

L’homme d’affaire néerlandais a notamment évoqué les effets positifs de la crise, avec une croissance des ventes physiques (7.000 magasins à travers le monde) et l'online, mais également des coûts liés à la crise : il évoque pas moins de 600 millions d’euros de dépenses, dont essentiellement la mise en place d'écrans aux caisses, l'achat de vêtements destinés à la sécurité, la gestion des absences pour maladie, les donc supplémentaires à les banques alimentaires et les indemnités (congés supplémentaires, réductions sur les achats, etc) pour les 400.000 employés par des indemnités uniques. Le CEO est toutefois loin de se plaindre : ces dépenses sont largement compensées par les gains. "Cette année, nous dégageons plus de 1,7 milliard de flux de trésorerie disponible, suite à un investissement dans un de nos fonds de pension américains et après les 2,5 milliards d'euros que nous avons fait dans d'autres investissements", évoque dans l'interview Frans Muller. "La marge de notre groupe est supérieure de plus de 4 % à celle de la moyenne du secteur. Nous versons 40 à 50 % de nos bénéfices et achèterons l'année prochaine pour 1 milliard d'euros d'actions propres. Nous investissons par ailleurs environ 3 % de notre chiffre d’affaires. C'est beaucoup par rapport à l'industrie et c'est important pour se développer et gagner des parts de marché".

"Nous continuons notre développement sur la côte est aux Etats-Unis"

Si les commerces physiques ont logiquement bien fonctionné à travers le monde, le canal online a encore mieux fonctionné. "Aux États-Unis, nos ventes en ligne ont augmenté de 115 % au troisième trimestre, et de 50 % aux Pays-Bas", souligne Frans Muller. "Fin 2020, nous réaliserons un chiffre d'affaires en ligne de 7 milliards d'euros sur l'année, ce qui est tout simplement un an plus tôt que nos prévisions." C’est surtout aux Etats-Unis, où le groupe réalise une bonne part de son chiffre d’affaires sur la côte est, que le CEO évoque souligne vouloir continuer son expansion. "Les économies d’échelle sont super importantes dans la distribution alimentaire, tout simplement parce que les marges sont moins importantes que pour un parfumeur", souligne le CEO. "En 2019, nous avons réalisé 45 milliards de dollars chiffre d’affaires sur la côte est, ce qui est la meilleure performance sur les 70 milliards de dollars que nous générons pour l'ensemble du marché américain. Notre ancrage local y est bien plus fort qu’Amazon ou Walmart, et c'est une valeur ajoutée. Dans le nord-est, Walmart a à peine 4 % de part de marché, alors que nous en avons 20 %. En Caroline du Nord et du Sud, Walmart a 20 % alors que nous avons 18%. Nos chaînes de supermarchés sont invariablement numéro un ou deux dans ces régions".