Carrefour a dénoncé ses alliances d’achat avec des groupes concurrents pour leur préférer une mutualisation des achats de ses filiales européennes. La structure se met en place à Madrid et sera opérationnelle dès 2023

Toute commande dont les volumes s’envolent reçoit aussitôt une poussée à la baisse inversement proportionnelle de son prix : c’est peut-être en interprétant à la mode FMCG le principe d’Archimède que Carrefour a baptisé son nouveau bureau d’achat centralisé : nos confrères de LSA signalent qu’il devrait s’appeler Eureca et être installé à Madrid, où il devrait être opérationnel dès le début 2023. 

Rappelons que cette structure correspond à une nouvelle stratégie de Carrefour, qui a successivement quitté les alliances à l’achat nouées avec Tesco, Système U et Provera (louis delhaize) pour leur préférer un regroupement des achats menés pour compte du “G6” que forment ses six marchés européens :  France, Espagne, Italie, Belgique, Pologne et Roumanie. Soit un volume global de ventes de 63 milliards d'euros. Ce bureau d'achat madrilène ne remplace pas la centrale Carrefour World Trade de Genève, qui négocie des accords globaux avec les plus grands fabricants FMCG. Et il n’a pas non plus vocation à discuter avec les PME de chacun de ces pays européens : les petits fournisseurs belges s’adresseront toujours à Carrefour Belgium. Mais pour les grands groupes, il y aura bien une mutualisation des volumes et des conditions négociées à l’échelle européenne. Selon LSA, il y aurait donc pour ces grands fournisseurs un seul interlocuteur, un contrat unique et une gestion administrative unifiée des commandes.