Un produit étiqueté bio obtient de meilleurs résultats d’appréciation qu’un même produit non labellisé. Le consommateur est également prêt à payer plus cher pour un produit dit bio. C’est ce qui ressort d’une récente étude de l’UGent, publiée dans la revue Food Research International.

On le sait, les produits biologiques ont le vent en poupe. Ils sont souvent perçus comme étant plus sains par les consommateurs. Mais un label bio peut-il influencer la perception gustative et émotionnelle du consommateur? L’Université de Gand a mené l’enquête. L’objectif de cette étude était d’examiner les effets potentiels d’une labelisation biologique sur l’appréciation globale et le profilage émotionnel et sensoriel.

Dans le cadre de cette étude, 76 consommateurs ont participé à un test en laboratoire et 75 autres à un test à domicile. Chacun d’entre eux a pu tester trois paires de produits alimentaires: du yaourt, des chips et du jus. Il s’agissait là en réalité des mêmes produits, mais étiquetés différemment, l’un bio, l’autre non.

De meilleurs résultats

Les résultats ont montré que le label bio conduit à une plus grande préférence générale, ainsi qu’à une disposition à payer davantage, et à une estimation du taux de calories moins élevé, et ce, quel que soit le contexte de l’évaluation. La perception des attributs sensoriels a particulièrement été modifiées pour les yaourts et les jus. En outre, l’étiquetage bio a suscité davantage d’émotions positives.

Les produits portant un label biologique ont obtenu des scores d’appréciation, en termes de goût et d’arôme, allant de 6 à 10% meilleurs, souligne De Standaard. « Les sujets testés se sentaient plus heureux après avoir mangé un produit labellisé bio. Nous n’avons pas abordé ce sujet en profondeur, mais cela pourrait être lié, entre autres, à l’attention portée à l’environnement et à la perception que les produits biologiques sont plus sains. Ils se sentent dès lors moins coupables » explique Joachim Schouteten, de la Faculté des sciences de la bio-ingénierie au quotidien flamand, tout en indiquant que cette perception n’est pour autant pas une réalité. « On pense toujours que les produits biologiques sont sains par définition, car on associe le label à des fruits et légumes. Et les gens tire cette ligne à d’autres produits biologiques. Ainsi, si vous présentez un paquet de chips labellisé bio, les consommateurs le perçoivent comme plus sain que s’il n’était pas labellisé. Bien entendu, ce n’est pas la réalité. La labelisation bio ne modifie ni la composition, ni les éléments nutritifs du produits ».

Prêts à y mettre le prix!

Les sujets de l’étude ont également indiqué être prêts à payer davantage pour le produit « bio ». « Nous avons simplement demandé aux sujets s'ils étaient prêts à payer davantage pour des produits biologiques. La majorité d'entre eux étaient d'accord et, en moyenne, les sujets étaient prêts à payer jusqu'à 30 % de plus pour un produit biologique. Mais il y a une différence entre le dire et le faire », souligne Joachim Schouteten. « En réalité, les consommateurs seront prêts à payer cinq ou dix pour cent de plus pour un produit biologique ».