Les consommateurs européens ont gardé les cordons de la bourse serrés l'année dernière, mais cela devrait changer cette année, selon une nouvelle enquête auprès des consommateurs. "La confiance renaît, le comportement d'achat suivra", indique un rapport commandé par l'organisation de commerce de détail EuroCommerce.

Ce n'est un secret pour personne que les chaînes de supermarchés ont vu leurs volumes de ventes chuter l'année dernière. Les consommateurs ont moins acheté l'année dernière, mais ils ont aussi acheté plus souvent des marques maison et des promotions - le "downtrading", comme on l'appelle dans le jargon du commerce. En conséquence, la croissance du secteur des produits de grande consommation n'a été "que" de 8,6 %, bien en deçà de l'inflation des prix des denrées alimentaires (12,8 %). Les ventes réelles - qui ne tiennent pas compte de l'inflation - sont donc inférieures de 4,5 % aux niveaux de 2019. Pour de nombreux détaillants, il ne s'agit pas d'une nouvelle réjouissante, mais selon une nouvelle étude de McKinsey & Company et de la fédération du commerce de détail EuroCommerce, menée auprès de plus de 12.000 consommateurs dans 11 pays européens, le vent va tourner cette année. Le rapport indique que la baisse du volume des ventes s'est déjà arrêtée à la fin de l'année dernière et qu'elle a même commencé à augmenter dans certains pays, grâce à la première baisse de l'inflation. Si cette tendance se poursuit et que l'inflation se maintient autour de 2 %, comme cela semble être le cas, McKinsey s'attend à ce que les volumes augmentent à nouveau. Une autre statistique incite à un optimisme prudent : 45 % des consommateurs interrogés déclarent qu'ils chercheront encore à économiser de l'argent lorsqu'ils feront leurs achats en 2024. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 51 % de l'année dernière. Selon l'enquête, la pression sur les marges figure toujours parmi les trois principales préoccupations des chefs d'entreprise. Autre constatation importante : la restauration a dépassé le commerce de détail alimentaire en 2023, avec une croissance supérieure de 3 points de pourcentage. La croissance plus élevée de la restauration hors foyer (8 %) par rapport à la vente au détail de produits alimentaires (3 %) devrait se poursuivre au cours des cinq prochaines années.