La chaîne d’hypermarchés Cora prévoit de supprimer 253 équivalents temps plein d’ici quatre ans, sur les 2.000 employés que compte l’enseigne dans ses 7 magasins et son siège belges. Aucun licenciement sec ne devrait par contre intervenir.

Syndicats et direction des hypermarchés Cora sont parvenus à un accord mi-décembre concernant la réduction des effectifs et la mise en place d’une nouvelle organisation de travail, a fait savoir le syndicat CNE auprès de Belga, confirmant ainsi une information dévoilée un peu plus tôt par le média L-Post. Sur les 2.000 travailleurs employés par l’enseigne en Belgique, 253 équivalents temps plein (ETP) vont être supprimés d’ici quatre ans, a précisé la permanente du syndicat chrétien, Elisabeth Lovecchio, à l’agence de presse. La diminution des effectifs, qui débutera le mois prochain, se fera via des départs en prépension et des réductions de temps de travail. À ce stade, aucun licenciement sec n’est attendu. Selon L-Post, les différentes mesures réduiront l’emploi de 300 personnes, un chiffre qui pourrait toutefois grimper jusqu’à 600, ajoute le média. En outre, il a également été convenu dans l’accord que le personnel ne serait plus rémunéré pendant ses pauses. Par contre, les négociations n’ont pas entraîné de modification au niveau des avantages en cas de maladie, des chèques-repas ou des jours de congé extralégaux. Cora exploite actuellement sept hypermarchés en Belgique, à Anderlecht, Châtelineau, Hornu, La Louvière, Messancy, Rocourt et Woluwe-Saint-Lambert. Tous sont déficitaires, avec une perte globale estimée à 15 millions d’euros annuels, affirme encore L-Post. L’enseigne dispose également d’un siège situé à Heppignies. Les magasins comme le siège sont concernés par les réductions d’effectifs, même si la répartition de ces réductions n’est pas encore connue.

Rendre la mariée plus belle ?

Toujours est-il que l’annonce de Cora, qui appartient au groupe louis delhaize, n’est pas vraiment une surprise. Après avoir vendu Cora Roumanie, ainsi que Cora et Match France au groupe Carrefour, et Cora et Match Luxembourg à E. Leclerc, louis delhaize avait cédé en septembre dernier 57 magasins sous enseigne Match et Smatch à Colruyt Group. Des 27 magasins restants des deux chaînes, 8 avaient finalement trouvé un repreneur (ou étaient en passe de le faire), tandis que les 19 autres points de vente devaient fermer définitivement leurs portes, avait-on appris début janvier. Une réduction des effectifs chez Cora apparaît donc comme un moindre mal pour la chaîne d’hypermarchés, même si les syndicats redoutent que le plan mis en place ne serve surtout à améliorer les résultats de façon à rendre la mariée un peu plus belle pour une éventuelle cession, avance encore le site L-Post. « Même si nous avons essayé de maintenir un socle commun, les négociations ont souvent été menées localement, ce qui nous fait craindre une volonté de la direction de vendre l’une ou l’autre enseigne », a de son côté confié Elisabeth Lovecchio à Belga, avant d’ajouter que la direction « affirme vouloir continuer à exploiter l’ensemble des magasins ». Pour la permanente syndicale, il ne fait toutefois aucun doute que « le concept du ‘tout sous le même toit’ ne fonctionne plus », ce qui explique en grande partie les difficultés rencontrées par Cora et les hypermarchés en général.