La justice a décidé mercredi de maintenir l’ordonnance interdisant les piquets de grève devant les magasins et les dépôts de Delhaize à Bruxelles, en Brabant flamand et à Puurs (Anvers), où se situe notamment le centre de distribution de l’enseigne pour les commandes en ligne.

Le tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles a rejeté mercredi le recours introduit par le syndicat ACV Puls contre l’interdiction des piquets de grève devant les magasins et dépôts de la chaîne de supermarchés Delhaize. L’ordonnance restera donc d’application jusqu’à la fin du mois d’avril et la direction de l’enseigne pourra continuer à envoyer des huissiers de justice afin de disperser les éventuels blocages. Le tribunal a considéré que le dommage subi par Delhaize était trop important et que les actions entraînaient, au-delà de la perte de chiffre d’affaires, un gaspillage de denrées alimentaires et empêchaient l’excursion de contrats conclus avec les fournisseurs, rapporte De Standaard. « Nous pouvons en déduire qu’après les agents et les huissiers, c’est maintenant aux tribunaux de se ranger du côté de la direction », a déclaré le syndicaliste Cédric Claeys (ACV Food and Services) à l’agence Belga. Pour l’organisation, il s’agit là ni plus ni moins que d’une atteinte au droit de grève. À l’inverse, la direction de Delhaize s’est montrée satisfaite par la décision du tribunal bruxellois, arguant que « le droit au travail devait également être respecté ». L’enseigne a également renouvelé son souhait d’avoir un dialogue « serein » avec les organisations syndicales.

Dans les faits, même dix heures de négociations sous l’égide du conciliateur social désigné dans ce dossier n’ont pourtant pas permis d’avancer d’un pouce, les deux parties campant inlassablement sur leurs positions. Sur le terrain par contre, le mouvement de grève s’estompe tous les jours un peu plus. Ce jeudi, seuls neuf magasins étaient encore fermés, huit à Bruxelles et un en Wallonie, sur les 128 supermarchés intégrés que la chaîne entend franchiser dans les mois et années qui viennent. À noter qu’une autre plainte, déposée par le SETCa auprès de l’Auditorat du travail de Bruxelles pour non-respect de la loi Renault et de l’obligation de consultation et d'information, est par contre toujours en cours.