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Le front commun syndical alimentaire ouvrier juge « insuffisante » la prime pouvoir d’achat actuellement proposée par les employeurs dans le cadre des négociations sectorielles. Les syndicats appellent donc les travailleurs de la CP 119 à faire grève les 15 et 22 novembre.
Comme tous les deux ans, syndicats et employeurs mènent en ce moment des négociations sectorielles afin de régler toute une série de questions portant sur les conditions de travail, les salaires, les formations, etc. Dans le commerce alimentaire, celles-ci portent principalement sur trois groupes d’activités : les commerces de gros et de détail en alimentation, les commerces de bières, d’eaux et de boissons, ainsi que les boucheries, charcuteries et triperies. Pour la période 2023-2024, le gouvernement a opté pour un gel des salaires, tout en laissant la porte ouverte à une prime exceptionnelle lorsque l’entreprise réalise des bénéfices. Mais selon le front commun syndical (FGTB Horval, CSC Alimentation et Services et CGSLB), les employeurs ne proposent pour l’instant que des « cacahuètes » aux travailleurs : une prime annuelle de 75 euros pour un temps plein, soit l’équivalent de 6 euros par mois, ont calculé les syndicats.
« (Cette offre) est insuffisante mais aussi insultante pour les travailleurs, surtout lorsque nous savons que les actionnaires ont pu bénéficier de dividendes allant jusqu’à 4% », a déclaré Tangui Cornu, co-président ABVV-FGTB Horval, dont les propos sont notamment relayés par Belga. Les représentants du personnel exigent donc davantage. « Nous demandons une prime de 250 euros nets pour tous les travailleurs, dès lors que leur entreprise enregistre des bénéfices. Nous souhaitons également une plus grande marge de négociation au niveau de chaque entreprise pour les délégués syndicaux », a fait savoir Steve Rosseel, secrétaire national ACV-CSC Alimentation et Services. Des demandes auxquelles les entreprises restent sourdes pour le moment, déplore le front syndical. « Puisque les employeurs du commerce n’écoutent que lorsque l’on touche à leur portefeuille, nous appelons donc à faire grève les 15 et 22 novembre », prévient pour sa part Dominik Roland (CGSLB). Les travailleurs seront couverts par un préavis et une indemnité de grève, concluent les syndicats, qui invitent les travailleurs à manifester devant leur lieu de travail quand cela est possible. Vendredi dernier, des actions de blocage avaient déjà été menées dans plusieurs dépôts du groupe Colruyt. Des barrages filtrants avaient été mis en place par des travailleurs aux abords des centres de distribution de Ghislenghien, Ollignies et Dassenveld (Halle). « Nous regrettons que cela perturbe notre chaîne d'approvisionnement avant l'une des périodes les plus chargées de l'année pour le commerce de détail. Nous avons fait des propositions constructives de notre côté et nous regrettons que ces actions exercent sur nous une pression supplémentaire inutile », avait réagi le retailer.
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