La coopérative de fruits et légumes BelOrta a enregistré en 2022 un chiffre d'affaires record de 507 millions d'euros, mais elle a également dû encaisser quelques rudes coups. L'approvisionnement a par exemple diminué de 4 % en raison de l'augmentation des coûts de l'énergie, du personnel et des matières premières.

BelOrta jette un regard mitigé sur l'année 2022. Bien que la coopérative réunissant 950 producteurs ait atteint un chiffre d'affaires record de 507 millions millions l'année dernière, ce qui représente une augmentation de 2 % par rapport à 2021, la production globale a diminué de 4 %. "Cette baisse du volume d'approvisionnement pour de nombreux produits est due à un calendrier de production différent de celui des années précédentes", précise BelOrta. " L'augmentation des coûts tels que l'énergie, le personnel et les matières premières exerce un impact sur la production des producteurs BelOrta qui ne peut être sous-estimé. Les producteurs doivent souvent planifier longtemps à l'avance lorsqu'il s'agit de semer, planter, récolter ou stocker des fruits 'durs'. Une telle planification comporte des risques élevés, surtout en période d'incertitude et d'instabilité." En outre, les conditions météorologiques et les changements de comportement d'achat des consommateurs dus à l'inflation et à la baisse du pouvoir d'achat ont eu un impact important. Par exemple, certains acheteurs occasionnels de produits bio ont déjà plus souvent opté pour des solutions conventionnelles moins chères, ce qui s'est répercuté sur les chiffres de vente.

Bien que 2022 ait été une année difficile et que cette situation ne semble pas prête de changer, BelOrta - qui fête cette année son 10e anniversaire - reste optimiste quant à l'avenir. L'entreprise veut par exemple continuer à faire sa part en matière de développement durable, en réduisant ses émissions de CO2 de 42 % d'ici 2030 par rapport à 2020. "Nous voulons aussi prendre nos responsabilités pour chercher et atteindre les conditions d'un revenu viable pour nos producteurs organisés en coopérative. C'était déjà évident dans la lettre d'intention conclue avec la Belgische Fruitveiling (BFV), début février 2022. À la fin de l'année 2022, les pourparlers ont été finalisés et scellés dans un accord juridique. On s'attend à ce que l'autorité belge de la concurrence donne son approbation finale d'ici la mi-2023, l'objectif étant une intégration opérationnelle complète au 1er juillet 2023", peut-on lire dans le communiqué. BelOrta souligne toutefois que le gouvernement doit également faire sa part et cesser d'introduire des réglementations peu nuancées au détriment du dur labeur des producteurs. "Il suffit de penser à la législation sur les emballages, en constante évolution, aux discussions sur le MAP7 et aux conséquences de l'arrêt sur les nitrates pour les possibilités de développement des entreprises maraîchères. Produire des aliments sains ne va pas de soi et les gouvernements et autres parties responsables devraient en être davantage conscients. La production alimentaire ne doit pas devenir monnaie d'échange politique. C'est le travail quotidien de beaucoup d'exploitations familiales passionnées et fières", conclut BelOrta.