Polyvalence. Voilà un terme qui revient souvent dans les offres d’emploi. Si, dans certains secteurs, cette polyvalence est nécessaire, dans d’autres, elle n’est pas toujours la meilleure option. Émilie Lessire, CEO d’Elyxire, nous donne son avis.

Elyxire accompagne les dirigeants d’entreprise et leurs équipes à devenir LA référence incontournable de leur marché grâce, entre autres, à la puissance du digital. Pour Émilie Lessire, Business coach et CEO de la société de conseil, cet objectif ne peut être atteint que si les ressources humaines de la société sont gérées de façon optimale. « L’une des raisons qui va pousser un client à acheter chez vous plutôt que chez un concurrent, c’est l’univers autour de la marque », commence-t-elle. « En tant que consultante, j’aide les entreprises à réfléchir à leurs valeurs profondes et à les intégrer dans leur communication. »  Mais se créer un ADN fort ne se fait pas en un tour de main. « Cela passe par des valeurs, par une histoire et cela doit être intégré dans la façon de travailler des employés. » 

Mettre chacun à sa juste place

Pour obtenir cet engagement de la part de ses employés, s’assurer de leur bien-être au travail est indispensable. « Une des premières étapes de mon processus d’accompagnement est donc de comprendre les valeurs des entreprises que je coache et de faire ensuite le tour des équipes », explique Émilie Lessire. Pour elle, un bon dirigeant doit se demander ce que ses employés aiment faire, dans quels domaines ils ont envie de s’investir, et de s’assurer qu’ils soient à leur juste place. « Si les gens ne sont pas à 100 % dans ce qu’ils font, il y a toujours une partie de leur travail dans laquelle ils ne se sentiront pas à l’aise. Ils sont alors moins motivés et moins efficaces. Attendre de ses employés qu’ils sachent faire de tout, c’est les obliger à sortir de leur zone de confort tout en les empêchant de devenir excellents dans ce qu’ils savent et aiment faire », avance la CEO d’Elyxire. 

De même, former quelqu’un qui ne s’intéresse pas à ce domaine spécifique est pour elle une perte de temps et d’argent. « Quand on parle de formation du personnel, il faut avoir une vision à long terme et non travailler au coup par coup. C’est beaucoup plus efficace de déterminer un plan de carrière en définissant avec la personne où elle veut être dans 3 ou 5 ans que de l’inscrire à des formations ponctuelles en fonction des besoins du moment. »

 « Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises cherchent des collaborateurs polyvalents. On attend des gens qu’ils sachent faire un peu de tout. Mais pour moi, quand on fait un peu de tout, on fait aussi beaucoup n’importe quoi. » Notre experte est persuadée que plus une personne aime son travail, plus ses résultats seront bons. Par ailleurs, devoir passer d’une tâche à l’autre fait aussi perdre beaucoup de temps. Il est démontré scientifiquement que chaque fois qu’on change de tâche, il faut 7 minutes pour se reconcentrer. Pour notre experte, mieux vaut avoir deux employés spécialisés dans 4 tâches chacun que deux employés qui font tour à tour 8 choses différentes. « C’est bien plus efficace et gratifiant, sans compter les effets positifs sur la motivation des employés, le turn-over, la lutte contre le burn-out, la charge mentale, etc. » assure-t-elle. 

Savoir déléguer

Autre point important pour les dirigeants : apprendre à déléguer. Notre experte le constate au quotidien, les dirigeants, surtout dans les petites structures, ont souvent un problème de focus. « Ils font un peu de tout, sans parfois bien savoir où ils veulent aller de manière très spécifique. Ils ont tendance à vouloir tout faire eux-mêmes et les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. »  C’est particulièrement vrai dans les domaines du marketing et de la communication. Si l’on n’est pas expert, on peut faire toutes sortes de choses sans jamais atteindre les objectifs espérés. Pour Émilie Lessire, le 1er challenge est de reconnaître qu’en tant que dirigeant, on ne sait pas tout. Henri Ford, déjà, s’entourait de gens plus doués que lui dans certains domaines. « Le dirigeant ne doit pas tout faire : son rôle est d’être un stratège. Il doit connaître les tenants et aboutissants de tout, mais doit pouvoir confier la réalisation à d’autres personnes. » 

Externaliser ou non ?

Certaines tâches pourront être déléguées en interne tandis que pour d’autres, il faudra faire appel à des experts externes. On pense souvent qu’externaliser coûte plus cher que d’engager un nouvel employé. « Cela peut être vrai, mais à condition de savoir exactement ce que l’on veut, où on va et dans quel timing. Sinon le ROI risque de ne pas être au rendez-vous », assure Émilie Lessire.

En effet, tout ne peut pas être externalisé. Pour notre experte, tout ce qui est lié aux valeurs de la marque doit être fait en interne (ou avec un collaborateur externe de longue durée). « Le community management, par exemple, est typiquement une tâche qui doit être effectuée en interne car il est primordial d’avoir le bon ton, de connaître et de ressentir l’univers de la marque pour pouvoir le transmettre aux clients et prospects. » D’autres choses, par contre, peuvent être plus facilement externalisées comme la rédaction d’articles de fond, la création de campagnes Facebook et AdWords, le référencement SEO, etc. « Il faut avoir une vraie réflexion sur les tâches pour lesquelles l’équipe interne est formée et apporte une réelle plus-value », conclut-elle.

Gondola People

Cet article est tiré de notre site Gondola People. A la recherche d'un nouvel emploi ou d'une nouvelle recrue?

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