Les syndicats ont rapidement quitté le conseil d'entreprise qui se tenait ce mardi matin dans les installations de Delhaize à Zellik. La direction ne veut pas reculer d'un pouce dans son projet de franchiser l’ensemble de ses magasins.

Le conseil d'entreprise programmé ce mardi matin, suite au projet de Delhaize de franchiser ses 128 supermarchés intégrés, a été court et mouvementé. Au bout de seulement 15 minutes, les syndicats ont quitté les lieux, lorsqu'il est apparu que la direction n'avait pas l'intention de faire la moindre concession. À l'extérieur, plusieurs centaines d'employés de Delhaize en colère les attendaient. « Nous sommes dans une situation très difficile. La marge de manœuvre est faible, voire inexistante. Nous espérions que la direction serait en mesure de proposer une alternative. Ce n’est clairement pas le cas », a déclaré Koen De Punder, du syndicat ACV Puls. « Ce n'est pas une surprise pour moi », a de son côté commenté Jan De Weghe (BBTK). « Il est logique que la direction ne souhaite pas s'écarter de son plan. Nous espérons toutefois qu'il existe encore une marge de négociation. » Selon Jan De Weghe, l'ambiance au sein du conseil d'entreprise était par moments tendue. « De nombreux travailleurs étaient furieux. Il y a eu des cris et des bousculades, la direction a essuyé des reproches. Nous lui avons clairement fait comprendre que nous n'accepterions jamais que l’ensemble des magasins soient franchisés. »

On ne sait pas encore si d'autres actions (fortes) auront lieu dans les prochains jours, comme ce fut le cas la semaine dernière. « Les émotions sont exacerbées en ce moment, mais combien de temps cela va-t-il durer ? La colère et la tristesse sont grandes, mais les gens doivent aussi penser à leur portefeuille », a encore pointé Koen De Punder. « Je m'attends néanmoins à ce qu'il y ait d'autres actions. Plusieurs personnes m'ont d’ores et déjà fait savoir que leur magasin fermerait à nouveau ses portes. » Jan De Weghe : « J'espère que le moins de magasins possible resteront fermés. Beaucoup de personnes n'ont déjà plus de revenus depuis une semaine, ce qui est difficile à supporter. Je ne sais pas s'il y aura d'autres actions. Nous nous réunirons ce soir avec les syndicats afin de décider d'une position. Dans tous les cas, nous sommes déçus du fait que le CEO Xavier Piesvaux n'ait pas été présent et qu'il ne se soit même pas excusé. C'est un manque de respect. »