La chaîne de magasins spécialisés dans le bricolage Brico, qui compte 152 magasins en Belgique et appartient au groupe néerlandais Maxeda, est à vendre, annonçait De Tijd ce jeudi matin. Une information finalement démentie par la direction de l’enseigne lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire organisé en matinée...

Maxeda a mandaté la banque d'affaires Rothschild afin de vendre les 152 points de vente de la chaîne Brico en Belgique (138 Brico/BricoCity et 14 BricoPlanit), écrit De Tijd dans son édition de ce jeudi. Selon le quotidien néerlandophone, il serait même probable que la vente se fasse ‘à la découpe’. Dans la foulée, la direction de l’enseigne spécialisée dans le bricolage a démenti toute volonté de revente à l’heure actuelle, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire organisé à partir de 10 heures ce matin. De là à dire qu’il n’y a rien à dire ? Pas tout à fait…

« Brico a besoin d'investissements »

« Les projets de revente existaient bien, et un mandat en ce sens avait été donné à Rothschild, avant que le Covid ne les fasse abandonner », rappelle Pierre-Alexandre Billiet, CEO de Gondola. « Le démenti opposé par la direction aujourd'hui, s'il écarte toute revente directe, n'exclut pourtant pas l'hypothèse que ce mandat ait pu être réactivé, afin de voir si des opportunités existent. L'enseigne a besoin d'investissements, son leadership étant grignoté par Hubo. Une vente en bloc serait, quoi qu'il arrive, peu probable. Mais le parc wallon, par exemple, pourrait intéresser Hubo, voire Hornbach, pour les magasins les plus grands. Pour rappel, sur les 138 magasins Brico et BricoCity, 81 sont gérés par des franchisés. Les autres succursales, y compris les 14 BricoPlanit de plus grande taille, sont gérées en direct par Maxeda. Avec un chiffre d’affaires de 808 millions d'euros en 2022/2023, la chaîne Brico contrôle 40% du marché belge du bricolage.

« Nous sommes en vente depuis 15 ans »

En milieu de journée, le CEO de Brico, Patrick Vandenbogaerde, s’est finalement davantage épanché sur les rumeurs de vente. « Nous sommes en vente depuis 15 ans, mais il n'y a jamais eu d'offre. Il y a eu régulièrement des fuites ces cinq dernières années sur des demandes d'informations de la banque Rothschild, mais rien n'a fondamentalement changé », a-t-il assuré sur le site de L’Echo. Selon le dirigeant, les récentes informations faisant état d'une mise en vente tirent leur origine dans les contacts qui existent bel et bien entre Brico et le retailer français Leroy-Merlin. « Nous avions entamé en 2022 des pourparlers avec Castorama et Leroy-Merlin, qui est un de nos fournisseurs, en vue de constituer une centrale d'achat commune. Les rumeurs de mise en vente ont été lancées en septembre dernier, lorsque nous avons entamé une collaboration sur les achats avec Leroy-Merlin », retrace-t-il. Enfin, Patrick Vandenbogaerde a également voulu rassurer les syndicats au sujet d’une hypothétique franchisation des magasins. « Le commerce du bricolage est très différent de l'alimentaire. Il nécessite un savoir-faire du personnel, qui a un rôle de conseil et doit être en mesure de répondre à des questions parfois très techniques des clients. Même si nous étions repris, la situation ne changerait pas », conclut-il, soulignant au passage que l’enseigne avait même récemment intégré deux magasins franchisés.