Hier soir (2 juin) avait lieu le lancement officiel de ‘Re-love’ la nouvelle collection de Cameleon, qui ne propose sur ses tringles que des pièces de seconde main. « L’idée, c’est un retour au slow fashion. »

Cameleon, enseigne phare de la vente de vêtements de marques à prix réduits s’est désormais lancée dans la vente de produits de seconde main. À l’occasion de la soirée de lancement de ‘Re-love’, nous avons découvert les lieux ainsi que le quatuor à la tête du projet. « Sur base d’une étude concernant la durabilité de Cameleon, nous nous sommes rendus compte que l’entreprise produisait 18.000 tonnes de CO2 par an, rien qu’avec nos achats de collection. Ce qui ne fait pas du tout partie de notre ADN puisque nous étions le premier bâtiment 100% écologique en Europe », nous explique Karen Van Thillo, footwear & fashion buyer chez Cameleon. C’est à partir de ce constat qu’est née l’idée de lancer une boutique de seconde main.

Romane Peeters (marketing executive), Eloïse Neuville (retail), Kevin Hermus (accountant), Karen Van Thillo (footwear & fashion buyer).

Pour l’équipe de Re-love, composée de 4 employés Cameleon issus de départements différents, les marques ne sont pas l’élément principal de la sélection du produit. « Nous sommes à la recherche de pièces de qualité, avec beaucoup de potentiel, peu importe la marque. Il y en a cependant que nous n’acceptons pas, comme Shein ou Primark, tout simplement parce que nous ne cautionnons pas le fast fashion », atteste Eloïse Neuville, retail. La récolte de vêtements a d’abord été lancée en interne, comme phase de test, auprès des employés Cameleon. Celle-ci aura permis une sélection de quelque 500 pièces. Face à ce succès, l’équipe décide d’étendre sa récolte aux clients de l’enseigne. Résultat : plus de 3.500 pièces vendables, récupérées en seulement 4 jours.

Redorer l’image de l’occasion

« En interne, certaines personnes étaient contre le projet à cause de cette réticence et de la connotation que peuvent avoir les produits de seconde main. Aujourd’hui, en voyant le résultat, les avis ont considérablement changé. On nous demande même de mettre certaines pièces de côté. C’est de l’occasion, mais on dirait des produits neufs. Je pense que ça aidera considérablement à booster les ventes », témoigne Karen Van Thillo. « Re-love est la preuve qu’il est possible d’allier seconde main et commerce : faire quelque chose de beau qui ne rappelle pas du tout la friperie ‘traditionnelle’. C’est ce qui fera la différence entre les autres magasins de seconde main à Bruxelles et Cameleon », ajoute Eloïse Neuville.

En quelques chiffres

Re-love représente actuellement 80 m2 de superficie dans un complexe de 5.000 à 6.000 m2 de surface de vente et propose entre 600 et 700 pièces parmi les 3.000 récoltées. « Le but serait de vendre 10% de plus (en quantité) d’ici 2025 », précise Kevin Hermus, accountant. Dès septembre, le concept lancera également une partie atelier, proposant une collection upcycling réalisée à partir des pièces Re-love qui ne se seraient pas vendues sur deux saisons. « C’est un projet qui va donner de l’ampleur à la boutique. L’idée, c’est un retour au slow fashion », conclut Eloïse Neuville.