Alors qu’Amazon avait décidé de fermer ses centres de distribution français pour une durée initiale de 5 jours, suite à une décision de justice, elle prolonge désormais cette fermeture de deux jours, soit jusqu’au 22 avril.

La semaine passée, la justice française a restreint l'activité d'Amazon aux produits essentiels parce qu’elle estimait que la multinationale n’avait pas effectué une évaluation suffisante des risques épidémiques. Suite à cette décision, Amazon avait finalement temporairement suspendu l’activité de ses centres de distribution en France. Si cette période était initialement de 5 jours, l’entreprise annonce aujourd’hui prolonger la mesure de deux jours supplémentaires, soit jusqu’au 22 avril inclus. « Nous restons perplexes face à la décision du Tribunal de Nanterre rendue la semaine dernière et nous attendons avec intérêt que notre appel soit entendu mardi 21 avril. Nous maintenons temporairement la suspension de l’activité de nos centres de distribution français », déclare le géant du e-commerce.

« Amazon fait tout pour contourner la loi »

La multinationale a cependant annoncé que les produits disponibles en catalogue pourront tout de même être commandés et livrés. « Amazon fait tout pour contourner la loi en offrant de livrer depuis l’étranger. Mais cela pose de gros problèmes parce qu’en augmentant les intermédiaires et les distances, Amazon augmente d’autant plus les risques de contamination. Ce que l’on voit depuis un mois maintenant chez Amazon, ce n’est pas uniquement certaines mesures qui n’auraient pas été mises en place, ce sont des alertes répétées par les syndicats. Amazon a refusé de faire l’évaluation des risques sanitaires pour tous ses travailleurs, ce qui est exactement ce que demandent les syndicats et le tribunal. Ici, le problème est donc reporté à d’autres pays », déclare Ludovic Voet, secrétaire confédéral au sein de la Confédération Européenne des Syndicats, à la RTBF.

La raison de la fermeture de ses centres de distribution français ? Amazon l’explique par le fait qu’elle n’est pas en mesure de faire le tri entre les produits dits ‘essentiels’ et ceux qui ne le sont pas. Une excuse selon Ludovic Voet, qui ajoute au micro de la RTBF : « La plateforme est capable de nous faire des suggestions d’achats et est donc parfaitement capable de sélectionner au sein de leur catalogue les produits essentiels. Ils sont d’ailleurs en train de le faire aux États-Unis face à l’explosion des commandes. Le problème évident, c’est que ces produits d’alimentation, médicaux et d’hygiène, ne représentent que 10% de leur offre. Amazon préfère donc fermer que de tourner au ralenti et contourner pour vendre tout leur catalogue. »

Le secrétaire estime que le but d’Amazon, en ces temps de crise, est de gagner toutes les parts de marché en ligne en offrant un service que de nombreux retailers ne sont plus en mesure d’assurer.